Chapitre 17 — De Font-Pré à Saint-Musse

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Chapitre 1 – L’Attente
Chapitre 2 – Le Retour à la Basse Ville
Chapitre 3 – Ce que dissimule le sol
Chapitre 4 – L’ombre ne meurt jamais
Chapitre 5 – Le feu de La Garde
Chapitre 6 – Trois types biens
Chapitre 7 – Déconstructions
Chapitre 8 — L’envers du décor
Chapitre 9 — Les eaux troubles de Saint-Mandrier
Chapitre 00 – La boutique et la rencontre
Chapitre 10 – Je m’occupe de tout
Chapitre 11 — Derrière le Sourire de Delphine
Chapitre 12 — L’épouse de M. Louis
Chapitre 13 — La chute de Mathieu
Chapitre 14 — Partie remise
Chapitre 15 — Le tambour
Chapitre 16 — Les ombres du matin
Chapitre 17 — De Font-Pré à Saint-Musse
Chapitre 18 — Les rubalises jaunes
Chapitre 19 — La rivière des Amoureux
Chapitre 20 — Échapper à la boue

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Delphine ouvrit légèrement la fenêtre, laissant monter l’odeur vivante du Cours Lafayette : poisson frais, café torréfié, fruits écrasés, bruit des étals que l’on replie et des vendeurs qui s’interpellent encore. On entendait même un musicien de rue massacrer « La vie en rose » à la trompette.

Elle referma doucement. Puis se tourna vers l’homme qu’elle avait accompagné à l’étage.

— Avant de continuer… j’aime savoir à qui je parle. Votre nom ? demanda-t-elle.

Il hésita, juste une seconde, comme quelqu’un qui se demande s’il fait la bonne chose en restant.

— Lionel, répondit-il. Lionel Perrin.

— Très bien, Lionel, dit Delphine calmement.

— Asseyez-vous, dit-elle simplement.

Elle lui remplit un verre d’eau fraîche et le posa devant lui. Lionel le saisit à deux mains, comme s’il avait besoin de s’ancrer dans quelque chose de tangible. Pendant ce temps, Delphine retira ses chaussures et s’installa – comme toujours – en tailleur sur son grand pouf marocain en cuir brun, face à lui. Son silence était volontaire, étudié. Elle savait qu’en laissant l’autre respirer un instant, la parole venait plus facilement.

— Donc… Lionel Perrin, lut-elle à voix haute, après avoir entrevu le nom inscrit sur un badge qui dépassait de sa poche.

Il hocha la tête.
— Oui. Infirmier à Sainte-Musse.

— Je sais, répondit Delphine calmement.

Elle n’expliqua rien. Elle laissa planer cette phrase dans l’air. Lionel fronça légèrement les sourcils, intrigué, peut-être un peu inquiet.

Delphine prit le journal Var-Matin posé sur la table et pointa l’article du matin du bout des doigts.
— Vous connaissiez ces deux femmes, n’est-ce pas ?

Lionel resta un moment immobile. Son regard passa du titre du journal au visage impassible de Delphine. La résistance intérieure dura exactement trois secondes. Puis il soupira.

— Oui. Je les ai connues… du temps de Font-Pré. Avant que ça devienne Sainte-Musse. On travaillait en cardio 5. Elles étaient déjà proches, même à l’époque.

— Font-Pré ? répéta Delphine. Je ne connais pas cet hôpital.

— Normal, répondit Lionel. Il n’existe plus. C’était l’hôpital historique de Toulon, à Brunet. Il a été détruit en 2015, pour être remplacé par Sainte-Musse.

— Et vous avez travaillé avec elles.

Il pinça les lèvres.
— Longtemps, oui. Elles n’avaient pas d’histoires, pas d’ennemis. Juste des vies simples. Alors ce qui leur arrive… c’est…

Sa voix se brisa, et il but une gorgée d’eau pour masquer son trouble. Delphine l’observait, imperturbable. Elle reprit :

— Vous voulez savoir comment j’ai deviné que vous étiez infirmier.

Ce n’était pas une question. Lionel hocha la tête. Delphine continua :

— Ce n’était pas compliqué. Votre réaction au tabac n’avait rien à voir avec un simple malaise. C’était un choc émotionnel. Vous n’avez pas seulement lu un article tragique : vous l’avez reconnu. Vous avez fixé ce journal comme quelqu’un qui a peur d’y trouver un nom familier. Ensuite… vous n’avez pas posé une seule question sur leur mort. Pas « que s’est-il passé ? », pas « comment ? » ou « où ? ». Vous saviez déjà tout ça. Seule quelqu’un du milieu médical ou des proches aurait ces informations avant les autres.

— J’aurais pu être un ami, protesta Lionel. Ou un médecin…

Delphine leva doucement un doigt.
— Non. Si vous aviez été un ami, vous auriez appris la nouvelle autrement que par un journal. Et un médecin n’aurait pas fait de malaise en lisant un fait divers. Il aurait réagi, contrôlé, réfléchi. Votre réaction était plus… intime. Professionnelle, mais fragile. Typique de quelqu’un qui porte déjà trop de morts sur la conscience.

Elle croisa les bras.
— Alors je vous repose la bonne question, Lionel. Pourquoi ces deux femmes vous touchent autant ?

Lionel la fixa. Et dans son regard passa une peur qu’elle n’aimait pas du tout. Une peur qui disait deux choses très claires :

  1. Ce n’était pas un hasard.
  2. Et il ne s’agissait pas seulement d’un fait divers.

— Parce que… finit-il par murmurer… elles ne seront pas les dernières.

Delphine ne cligna même pas des yeux.
Elle venait de le comprendre aussi.

Le tueur n’avait pas fini.

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Chapitre 1 – L’Attente
Chapitre 2 – Le Retour à la Basse Ville
Chapitre 3 – Ce que dissimule le sol
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Chapitre 9 — Les eaux troubles de Saint-Mandrier
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Chapitre 12 — L’épouse de M. Louis
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