Votre feuilleton, offert par Titan-Informatique, Assistance aux particuliers et entreprises
Chapitre 1 – L’Attente
Chapitre 2 – Le Retour à la Basse Ville
Chapitre 3 – Ce que dissimule le sol
Chapitre 4 – L’ombre ne meurt jamais
Chapitre 5 – Le feu de La Garde
Chapitre 6 – Trois types biens
Chapitre 7 – Déconstructions
Chapitre 8 — L’envers du décor
Chapitre 9 — Les eaux troubles de Saint-Mandrier
Chapitre 00 – La boutique et la rencontre
Chapitre 10 – Je m’occupe de tout
Chapitre 11 — Derrière le Sourire de Delphine
Chapitre 12 — L’épouse de M. Louis
Chapitre 13 — La chute de Mathieu
Chapitre 14 — Partie remise
Chapitre 15 — Le tambour
Chapitre 16 — Les ombres du matin
Chapitre 17 — De Font-Pré à Saint-Musse
Chapitre 18 — Les rubalises jaunes
Chapitre 19 — La rivière des Amoureux
Delphine redescendit lentement l’escalier, le pas mesuré, le regard déjà ailleurs. Lionel Perrin, encore pâle, la suivait en silence. Arrivée au rez-de-chaussée, elle poussa la porte du tabac, laissant entrer un souffle de vent saturé d’odeurs de café et de marché. Le Cours Lafayette vivait toujours, indifférent au drame qui prenait forme.
Barbara se tenait sur le seuil, téléphone à la main, le visage livide.
— Delphine… tu devrais lire ça.
Delphine fronça les sourcils.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Je viens de le voir sur Presse83.fr, souffla Barbara. Une infirmière retrouvée morte à la gare routière de Hyères… thorax ouvert.
Un silence lourd tomba. Lionel, derrière Delphine, chancela presque. Elle sentit son souffle trembler, puis se redressa brusquement, comme traversée par une décharge.
— Encore une.
Elle attrapa son manteau accroché près du comptoir, enfila les manches d’un geste sec.
— Monsieur Louis ! cria-t-elle vers le fond.
Le vieil homme, occupé à ranger les journaux, leva la tête, surpris.
— Oui, mademoiselle ?
— Je pars pour Hyères. Fermez le tabac à midi, je vous laisse les clés de la caisse.
Louis n’eut pas le temps de répondre. Delphine s’était déjà tournée vers Lionel Perrin, les yeux durs :
— Restez tranquille. Et surtout, ne partez pas de Toulon.
Puis, vers Barbara, d’une voix plus douce :
— Préviens-moi si quelqu’un passe poser des questions sur Font-Pré.
Barbara hocha lentement la tête, le regard inquiet.
— Delphine, fais attention…
Mais Delphine avait déjà franchi le pas de la porte.
Dehors, le vacarme du marché s’était atténué. Elle traversa la rue, ses talons claquant sur le bitume, le visage fermé. Son manteau battait dans le vent du large.
En bas du Cours, un Uber attendait. Elle monta, claqua la portière.
— Hyères, gare routière. Et vite.
Le chauffeur jeta un œil inquiet dans le rétroviseur.
Delphine fixait la route, le regard froid, déterminé.
La voiture s’arrêta dans un crissement bref devant la gare routière de Hyères. Les gyrophares bleus balayaient les façades ternes des immeubles voisins. Des badauds s’agglutinaient derrière un ruban jaune, murmurant des hypothèses à voix basse.
Delphine inspira profondément avant de sortir. Une odeur de gasoil et de métal chaud planait dans l’air. Elle avança d’un pas sûr vers les agents municipaux postés devant la scène.
— Bonjour, Delphine Rey, lança-t-elle d’une voix claire en exhibant une fausse assurance. Je viens relever des indices.
Le policier en faction, un grand brun un peu fatigué, la regarda de haut en bas.
— Police scientifique ?
— Toulon. On m’a appelée d’urgence.
Sans plus de questions, impressionné par son aplomb, il écarta le ruban et lui fit signe d’entrer.
Delphine passa la barrière, ses talons claquant sur le sol bétonné. Le silence à l’intérieur du périmètre contrastait avec le brouhaha extérieur.
Le corps avait déjà été recouvert d’une bâche, mais Delphine distingua la position des bras, la rigidité du torse, la trace sombre qui s’étendait sur le dallage. Le sac de la victime, ouvert, laissait entrevoir un badge plastifié retourné. Une infirmière, encore?
Delphine ressortit du périmètre d’enquête en replaçant machinalement la mèche de cheveux qui s’était échappée de son chignon. Elle s’arrêta net devant le policier qui notait encore sur son carnet.
— Vous connaissez le nom de la victime ? demanda-t-elle.
L’homme leva les yeux.
— Oui, d’après ses papiers, Brigitte Hallier, cinquante-neuf ans. Elle travaillait comme cadre dans un institut de santé à Giens.
Delphine fronça les sourcils, son ton monta d’un cran :
— Cadre ? À Giens ? Elle n’était donc pas infirmière en cardio ?
Le policier eut un bref mouvement d’épaules.
— Non, madame. On parle d’un centre de soins privés, pas d’un service hospitalier.
Delphine resta un instant figée, les yeux rivés sur la scène, incapable de croire ce qu’elle venait d’apprendre.
— Un accident…? murmura-t-elle, la voix étranglée.
Le policier acquiesça, d’un geste grave.
— Oui. Une tragédie. Elle s’est retrouvée coincée entre deux bus électriques. Sa petite taille, le bruit ambiant… les chauffeurs ne l’ont pas vue. La pression du choc a provoqué l’ouverture du thorax. Elle a dû souffrir énormément.
Delphine inspira profondément, essayant de chasser l’image de l’horreur de son esprit. Le cœur battant, elle comprit que sa réaction instinctive — relier les événements à une série de crimes — l’avait emportée. La réalité, cruelle et brutale, était simplement un accident.
Elle secoua la tête et murmura pour elle-même :
— Rien à voir avec nous… rien à voir avec la folie que j’imaginais.
Delphine sursauta au son du téléphone. C’était Barbara, sa voix pressée au bout du fil :
— Delphine… il y a encore eu un incident. Une nouvelle victime a été découverte à la rivière des Amoureux.
— Je viens, murmura-t-elle, déjà enfilant sa veste.
Elle raccrocha, le cœur battant.
Barbara raccrocha le téléphone, le visage tendu. Delphine n’était pas encore rentrée de Hyères, et elle se retrouvait seule face à cette nouvelle urgence. Déterminée, elle enfila son manteau et prit la direction de la rivière des Amoureux. Son pas était rapide, précis, chaque instant semblait compter.
Arrivée sur place, Barbara constata l’ampleur des mesures de sécurité. La zone était complètement bouclée : barrières, rubalises jaunes, policiers postés à chaque angle. Impossible de s’approcher pour collecter le moindre indice ou comprendre ce qui s’était réellement passé.
Elle s’arrêta à distance, observant les alentours. L’eau coulait paisiblement, presque indifférente à la tragédie humaine qui venait de se produire. Mais Barbara savait qu’il fallait commencer quelque part, même simplement en notant les détails visibles, en parlant aux témoins secondaires, en analysant le terrain. Son regard déterminé se posa sur le flux des enquêteurs, et elle se répéta mentalement : je trouverai quelque chose. Même seule, je vais comprendre.
Barbara scruta les environs, ses yeux s’accrochant à chaque détail. En amont, elle aperçut l’entrée sombre du canal d’où s’écoulait L’Eygoutier. Une lueur d’instinct professionnel l’incita à s’éloigner de la zone strictement contrôlée par la police. Sans hésiter, elle contourna les barrières et s’approcha de l’entrée du canal, son pas discret mais déterminé, attentive à ne pas attirer l’attention des agents postés à quelques mètres. L’ombre de l’ouvrage couvert s’ouvrait devant elle comme une invitation inquiétante, et Barbara sentit un frisson d’anticipation parcourir son dos.
Barbara alluma son téléphone pour s’éclairer, la faible lueur créant des ombres dans les murs humides et rugueux du canal. Elle progressa prudemment sur une dizaine de mètres, ses pas résonnant contre le béton. C’est alors qu’elle remarqua que son réseau avait disparu, probablement étouffé par les lourdes structures en béton conçues pour contenir les grandes quantités d’eau lors des fortes pluies. Le silence qui s’abattit autour d’elle était presque palpable, interrompu seulement par le bruit lointain de l’eau qui s’écoulait, accentuant le sentiment d’isolement et d’inquiétude.
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Chapitre 1 – L’Attente
Chapitre 2 – Le Retour à la Basse Ville
Chapitre 3 – Ce que dissimule le sol
Chapitre 4 – L’ombre ne meurt jamais
Chapitre 5 – Le feu de La Garde
Chapitre 6 – Trois types biens
Chapitre 7 – Déconstructions
Chapitre 8 — L’envers du décor
Chapitre 9 — Les eaux troubles de Saint-Mandrier
Chapitre 00 – La boutique et la rencontre
Chapitre 10 – Je m’occupe de tout
Chapitre 11 — Derrière le Sourire de Delphine
Chapitre 12 — L’épouse de M. Louis
Chapitre 13 — La chute de Mathieu
Chapitre 14 — Partie remise
Chapitre 15 — Le tambour
Chapitre 16 — Les ombres du matin
Chapitre 17 — De Font-Pré à Saint-Musse
Chapitre 18 — Les rubalises jaunes
Chapitre 19 — La rivière des Amoureux
