Une onde de choc secoue la scène politique hongroise alors que la présidente Katalin Novak, figure proche du Premier ministre Viktor Orban, a annoncé sa démission suite à l’indignation générale provoquée par sa décision de gracier un condamné impliqué dans une affaire de pédocriminalité.
Une décision controversée
La polémique a éclaté après que Katalin Novak ait accordé un pardon en avril 2023 à un ancien directeur adjoint d’un foyer pour enfants, condamné en 2022 pour avoir dissimulé les méfaits de son supérieur, lors de la visite du pape François à Budapest. Depuis la révélation de cette décision la semaine dernière par le site d’investigation 444, la colère gronde dans le pays.
Réactions et démissions en cascade
Quasi-simultanément, une autre alliée de Viktor Orban, Judit Varga, a annoncé son retrait de la vie publique pour avoir donné son aval en tant que ministre de la Justice, poste qu’elle avait quitté l’été dernier pour mener la campagne des élections européennes.
Face à la pression populaire, trois conseillers présidentiels ont également démissionné, tandis que des manifestations ont eu lieu devant le palais présidentiel.
Les excuses de la présidente
Confrontée au scandale, Katalin Novak, alors en déplacement au Qatar pour un match de water-polo, a fait précipitamment demi-tour pour annoncer sa démission à son retour à Budapest. Dans une allocution solennelle, elle a reconnu son erreur et présenté ses excuses, soulignant qu’aucun doute ne devait subsister quant à la tolérance zéro en matière de pédophilie.
Les enjeux pour Viktor Orban
Viktor Orban, conscient de l’impact potentiellement dévastateur d’un tel scandale sur sa politique de protection des enfants, a rapidement annoncé son intention de réviser la Constitution pour exclure la possibilité de gracier des pédocriminels. Il a également décidé de sacrifier deux de ses proches alliées pour sauvegarder son image, selon l’analyste politique Richard Szentpeteri Nagy.
Portrait de Katalin Novak
Originaire de Szeged, diplômée en économie et en droit, Katalin Novak, chevalière de la Légion d’honneur, avait été désignée par Forbes comme la femme la plus influente de la vie publique hongroise. Ministre depuis 2020, elle avait pour mission de contrer le déclin démographique avec des politiques natalistes.
Avec sa démission, le paysage politique hongrois devient plus masculin, le cabinet d’Orban ne comptant désormais aucune femme parmi ses 16 membres.
