L’Émergence du Fléau

Dans les premières années 1980, les praticiens des métropoles américaines furent confrontés à une étrange épidémie touchant principalement de jeunes patients homosexuels. Ces derniers souffraient de pathologies inhabituelles telles que le sarcome de Kaposi, un cancer généralement observé chez les hommes âgés des régions méditerranéennes, ou la pneumonie à Pneumocystis carinii (ou PCP), une forme rare de pneumonie causée par le Pneumocystis carinii. Malheureusement, la conclusion de ces afflictions fut souvent le décès du patient.

D’abord catalogué sous l’acronyme GRID (Gay Related Immune Deficiency – immunodéficience liée à l’homosexualité), ce syndrome prit plus tard le nom de SIDA (Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise) lorsque son association avec l’orientation sexuelle se révéla infondée. Les premiers cas parmi la population homosexuelle masculine furent en partie attribués à l’introduction initiale du virus aux États-Unis au sein de cette communauté, ainsi qu’à sa propagation facilitée par les interactions sociales étroites dans les centres urbains.

Une théorie populaire identifia un patient zéro en la personne de Gaëtan Dugas, un steward homosexuel québécois. Cependant, cette identification fut remise en question, car il existait des cas de SIDA antérieurs à celui de Dugas. Des spéculations évoquèrent également une possible contamination par le biais de vaccins contre l’hépatite, bien que la corrélation entre les personnes ayant reçu ces vaccins et les premiers cas de SIDA fut faible.

Une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences en 2007 suggéra que le virus du SIDA serait arrivé aux États-Unis vers 1969, introduit par un immigré haïtien célibataire. Cette recherche établit également la propagation du virus vers le Canada, l’Europe, l’Australie et le Japon.

Une Crise Politique et Sanitaire

Selon les travaux de Steven Epstein et le livre And the Band Played On de Randy Shilts, l’inaction du gouvernement Reagan face à cette crise fut préjudiciable, entraînant la propagation du virus et la mort de milliers de personnes. Cette situation conduisit à la création de l’association Act Up, dirigée par Larry Kramer.

Shilts rapporta également que, au début de l’épidémie, la Croix-Rouge ne refusait pas les donneurs de sang homosexuels, ce qui eut des conséquences tragiques pour les hémophiles et les receveurs de transfusions.

L’attitude élitiste du chercheur Robert Gallo retarda également les progrès dans la lutte contre la maladie. Impliqué dans des querelles juridiques avec des scientifiques français, Gallo entrava les efforts de recherche alors que le nombre de victimes augmentait.

Des campagnes de sensibilisation furent lancées pour changer l’image stigmatisante associée au SIDA, notamment à travers des campagnes médiatiques et des programmes éducatifs.

Christophe Dechavanne “Sortez couverts !” 80’s

Le Scandale des Orphelins

En 2005, des révélations de l’Associated Press mirent en lumière des études financées par l’Institut national de la santé sur des centaines d’orphelins séropositifs dans sept États américains. Ces enfants, issus principalement de milieux défavorisés, furent soumis à des traitements dont les effets sur les enfants étaient inconnus, mais qui étaient connus pour leurs effets secondaires graves chez les adultes. Certains décès d’enfants pendant l’étude suscitèrent des inquiétudes quant à l’éthique de la recherche médicale.

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