Les infractions du QG à Solliès-Pont : L’emploi clandestin de videurs non agréés

Près de six mois après le décès tragique d’un client, la discothèque QG, située à Solliès-Pont, se retrouve sous les feux des projecteurs judiciaires. Cette fois-ci, ce ne sont pas les événements dramatiques du passé qui retiennent l’attention, mais bien les pratiques peu scrupuleuses de l’établissement en matière d’emploi de personnel de sécurité.

Une amende salée pour des manquements flagrants

L’affaire qui a éclaté au grand jour récemment a mis en lumière une série d’infractions commises par la société exploitant le QG. Cette dernière a été condamnée à une amende de 10 000 euros par le tribunal de Toulon, représentant un tiers de ses bénéfices, pour avoir enfreint les lois sur l’emploi de ses agents de sécurité.

Ces manquements ont été mis au jour lors de l’enquête ouverte à la suite du décès tragique d’un client de la discothèque, survenu après une altercation avec l’un des videurs le 27 août 2023.

Des videurs sans agrément ni déclaration

Les investigations ont révélé que l’établissement n’avait pas respecté les obligations légales en matière de déclaration de son service de sécurité auprès du conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps). Cette négligence était d’autant plus surprenante qu’un rappel à l’ordre avait déjà été émis à la suite d’un contrôle en 2016.

Pire encore, deux des videurs employés par le QG ne possédaient ni agrément ni déclaration préalable à l’embauche. Un de ces individus, en plus d’être bénéficiaire de l’allocation adulte handicapé, occupait par ailleurs un poste d’agent pénitentiaire, bien qu’il se trouvait en arrêt maladie à ce moment-là. Cette situation constitue une double infraction, tant sur le plan légal que moral.

Des pratiques douteuses et des fausses déclarations

L’enquête a également révélé que l’un des videurs fournissait ses services en tant que “prestataire extérieur”, émettant des factures avec le numéro de Siret d’une entreprise radiée, sans que le QG ne vérifie les antécédents de cette dernière. De plus, ce même individu a présenté un faux document attestant de sa qualité d’agent de sécurité, ce qui a été considéré comme une tentative de tromperie par la justice.

Quant au second videur, bien qu’il ait été employé sous contrat à durée déterminée, l’établissement a omis de le déclarer dans les délais légaux et n’a pas obtenu d’agrément pour son activité.

Des efforts de régularisation, mais des questions en suspens

Face à ces accusations, la présidente de la société exploitante a tenté de se défendre en affirmant que des mesures correctives avaient été prises, notamment en signant un contrat avec une société de sécurité externe. Cependant, cela soulève la question de la responsabilité de l’établissement dans la vérification des antécédents de ses employés et dans le respect des règles en vigueur.

Alors que le QG a rouvert ses portes après une période de fermeture administrative, il reste à voir si ces nouvelles mesures seront suffisantes pour restaurer la confiance du public et éviter de nouveaux incidents fâcheux.

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