La Cour d’Appel de Paris rendra son verdict dans le procès “Bygmalion”
Dans une affaire qui a secoué les fondements politiques français, Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la République, est sur le point de connaître son sort dans le cadre du procès en appel de l’affaire “Bygmalion”. Ce mercredi, à partir de 13h30, la Cour d’Appel de Paris prononcera sa décision, faisant suite à une condamnation à un an de prison ferme en première instance pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012.
En septembre 2021, le tribunal correctionnel de Paris avait jugé l’ancien chef de l’État coupable d’avoir dépassé de manière significative le plafond légal des dépenses électorales, le condamnant ainsi à une peine d’emprisonnement. Toutefois, cette sentence avait été assortie d’un aménagement permettant à Nicolas Sarkozy de purger sa peine à domicile sous surveillance électronique.
Un Mécanisme de Facturation Double
L’affaire “Bygmalion” a mis en lumière un système de double facturation, révélant que pour dissimuler le dépassement des dépenses autorisées pour sa campagne électorale, un mécanisme complexe avait été mis en place. Ce système impliquait la facturation à l’UMP, sous couvert de conventions fictives, d’une part importante des coûts des meetings de campagne. Bien que l’ancien président ne soit pas directement impliqué dans ce schéma de fausses factures, le tribunal correctionnel avait souligné dans son jugement que Nicolas Sarkozy avait continué d’organiser des meetings électoraux, malgré les avertissements écrits concernant le risque de dépassement des dépenses légales.
Lors du procès en appel, les avocats généraux ont requis une peine d’un an de prison avec sursis à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Ce dernier, fidèle à sa position lors du premier procès, a vigoureusement nié toute responsabilité pénale, dénonçant ce qu’il qualifie de “fables” et de “mensonges”. Son avocat, Me Vincent Desry, a plaidé en faveur de sa relaxe, affirmant que son client n’avait jamais eu connaissance du dépassement du plafond légal des dépenses électorales et n’avait jamais engagé de telles dépenses.
Des Ennuis Judiciaires Multiples
Cette affaire “Bygmalion” s’ajoute à une série d’ennuis judiciaires pour Nicolas Sarkozy. En mai dernier, il a été condamné en appel dans l’affaire des écoutes à trois ans d’emprisonnement, dont un ferme, une décision qu’il a contestée en se pourvoyant en cassation. De plus, il doit comparaître en 2025 pour des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. En octobre dernier, il a également été mis en examen dans le cadre de cette affaire, en lien avec la rétractation de l’intermédiaire Ziad Takieddine.