Depuis l’évasion spectaculaire d’Adolfo Macias, plus connu sous le nom de “Fito”, l’Équateur se débat dans un tourbillon de chaos et de conflits armés internes. Ancien chauffeur de taxi, Fito, 44 ans, purgeait une peine de 34 ans pour crime organisé, trafic de drogue, et meurtre. À la veille d’une opération policière, il s’est échappé de la prison de Guayaquil, déclenchant une série d’événements qui ont plongé le pays dans une crise sans précédent.
Chef du redoutable gang Los Choneros, Fito avait instauré un contrôle quasi absolu sur la prison, comme l’avait révélé un rapport de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme en 2022. Son influence s’étendait au-delà des murs de la prison, avec des liens internationaux notoires, notamment avec des organisations criminelles en Colombie, au Mexique, et même dans les Balkans.
L’évasion de Fito a mis en lumière les luttes internes au sein de Los Choneros, provoquant une fragmentation du groupe et le renforcement d’alliances rivales. Cette situation a conduit à des mutineries et à la prise d’otages de gardiens dans plusieurs prisons, diffusées en temps réel sur les réseaux sociaux.
L’impact politique de Fito s’est également révélé tragique avec l’assassinat du candidat à la présidence Fernando Villavicencio. Ancien journaliste et parlementaire, Villavicencio avait accusé Fito de le menacer de mort peu avant son exécution.
Face à cette crise, le président équatorien, Daniel Noboa, a déclaré l’état d’urgence et ordonné la fermeture des écoles. Dans une escalade inquiétante, des hommes armés ont pris en otage des journalistes sur le plateau d’une télévision publique. Le président a réagi en déclarant un “conflit armé interne” et en appelant à la “neutralisation” des groupes criminels impliqués dans le narcotrafic, une mesure qui a déjà entraîné la perte d’au moins 10 vies.
