Le milliardaire populiste Andrej Babiš a remporté une victoire nette aux élections législatives tchèques des 3 et 4 octobre 2025, avec environ 35% des voix. Ce résultat dépasse largement les prévisions des instituts de sondage et marque le retour au pouvoir du dirigeant, qui avait déjà gouverné la République tchèque entre 2017 et 2021. Son parti ANO est en tête avec environ 80 sièges sur 200 à la Chambre des députés, loin devant la coalition sortante du Premier ministre conservateur pro-européen Petr Fiala, qui n’a obtenu que 23% des voix.
Cette victoire symbolise un tournant politique profond, car Babiš, autoproclamé « trumpiste », promet une nouvelle orientation moins favorable au soutien à l’Ukraine, contrairement au gouvernement précédent engagé depuis 2022. Ce positionnement s’inscrit dans une dynamique plus large en Europe centrale, marquée par l’émergence de partis souverainistes et eurosceptiques, notamment en lien avec des leaders comme Viktor Orban en Hongrie.
Si Babiš souhaite gouverner seul avec son parti, il devra néanmoins former des alliances, très probablement avec des partis de droite ou d’extrême droite, eurosceptiques et critiques de l’Union européenne et de l’OTAN. Le président tchèque, Petr Pavel, pro-européen et ancien chef des forces de l’OTAN, a déjà annoncé qu’il entamerait rapidement les consultations pour nommer le prochain Premier ministre, tout en restant vigilant quant aux risques de conflits d’intérêts liés aux activités entrepreneuriales de Babiš.
Le résultat suscite des réactions contrastées en Europe, avec des félicitations de dirigeants souverainistes comme Marine Le Pen et Viktor Orban, mais aussi des préoccupations sur l’avenir de la République tchèque dans l’UE et l’Otan. Le pays semble entrer dans une nouvelle phase politique, où les grandes questions européennes et internationales seront au cœur des débats.
