Tchap : la messagerie de l’État peut-elle vraiment séduire ses agents ?


Des milliers de messages échangés sur Tchap la semaine dernière

Lancée en 2019, l’application Tchap a franchi un cap symbolique la semaine dernière. Plus de 8 millions de messages y ont transité en seulement quelques jours, preuve d’un usage croissant dans les administrations publiques. Derrière cette envolée d’activité se cache une volonté ancienne : sécuriser les échanges entre agents de l’État tout en limitant leur dépendance aux messageries privées américaines.

Climatisation : iNNi.fr renforce son service d’entretien au Pradet et à Carqueiranne

Une volonté de souveraineté numérique ancrée dans les priorités de l’État

Depuis plusieurs années, la DINUM (Direction interministérielle du numérique) s’efforçait de proposer une alternative souveraine aux outils comme WhatsApp ou Telegram, jugés peu adaptés aux exigences de confidentialité du secteur public. En 2019, ce projet s’est concrétisé avec Tchap, une messagerie développée sous contrôle étatique et hébergée dans le cloud du ministère de l’Intérieur.

Une réponse aux failles de sécurité des outils grand public

Dès sa mise en service, Tchap s’est heurtée à un défi majeur : regagner la confiance après une faille de sécurité détectée peu après son lancement. Cet incident avait freiné l’adoption de la plateforme, malgré un chiffrement de bout en bout fondé sur le protocole open source Matrix, salué par l’ANSSI et validé par des audits réguliers.

Des fonctions proches des standards, mais un accès limité

Aujourd’hui, Tchap propose des services proches des messageries classiques : messages privés, groupes, partage de fichiers, connexion multi-appareils, et un annuaire interne des utilisateurs. Mais son usage reste réservé aux agents de la fonction publique et à leurs interlocuteurs ponctuellement invités. L’inscription nécessite une adresse mail professionnelle validée, freinant toute adoption grand public.

Un outil désormais incontournable dans certaines administrations

En 2025, Tchap revendique près de 300 000 utilisateurs actifs par mois, dont une part significative dans les ministères, hôpitaux publics, universités et préfectures. Les chiffres témoignent d’un enracinement progressif dans les usages professionnels, souvent en remplacement d’échanges non sécurisés sur des plateformes commerciales.

Une messagerie conforme aux exigences de sécurité nationale

Recommandée pour les agents publics et les personnalités exposées, Tchap se distingue par son cadre de sécurité rigoureux. La messagerie est homologuée, auditable, et totalement sous contrôle de l’État français. Cette souveraineté est un argument fort à l’heure où les données sensibles deviennent des cibles stratégiques.

Rendre Tchap populaire reste un défi politique et culturel

Malgré ses garanties techniques, Tchap peine encore à s’imposer comme outil de référence. Son image de produit institutionnel, réservé, parfois perçu comme rigide, freine l’enthousiasme des agents, surtout les plus jeunes, habitués à des interfaces plus fluides. Des efforts sont en cours pour améliorer l’ergonomie et la compatibilité mobile.

Un outil au cœur de la doctrine numérique française

Tchap s’inscrit dans une stratégie plus large de souveraineté numérique, visant à doter l’État d’outils internes maîtrisés. Elle fait partie d’un arsenal qui comprend aussi des services de visioconférence, des clouds sécurisés et des solutions bureautiques alternatives. Mais l’enjeu principal reste l’usage quotidien, condition de son efficacité réelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *