Uranium vendu illégalement en Géorgie : un trafic nucléaire stoppé net


Un trafic d’uranium déjoué à Batoumi par les services de sécurité géorgiens

Lundi dernier, les autorités géorgiennes ont arrêté deux hommes à Batoumi alors qu’ils tentaient de vendre illégalement de l’uranium pour une somme estimée à 3 millions de dollars. Le Service de sécurité d’État (SSS) a rapidement qualifié cette opération de tentative de « crime transnational » et évoqué un danger majeur pour la sécurité régionale.

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Depuis plusieurs années, les services géorgiens redoutaient une recrudescence du commerce illégal de matières nucléaires sur leur territoire. Le pays, encore marqué par l’héritage soviétique, reste une zone sensible pour les trafics liés aux substances radioactives.


Une transaction dangereuse stoppée avant son aboutissement

Selon les premières informations communiquées par le SSS, les deux suspects, un citoyen géorgien et un ressortissant turc, ont été interpellés alors qu’ils tentaient d’achever une transaction illégale dans la ville côtière de Batoumi, au bord de la mer Noire. Une vidéo diffusée par les autorités montre des agents inspectant un véhicule et deux fioles contenant une poudre blanchâtre, identifiée comme contenant de l’uranium.

Les autorités n’ont pas précisé le niveau d’enrichissement du matériau saisi. Elles ont cependant confirmé qu’il s’agissait d’une source de rayonnement alpha et bêta, suffisamment dangereuse pour envisager un usage dans une bombe artisanale.


Une enquête approfondie sans réponse sur l’origine de l’uranium

La destination finale de la substance radioactive n’a pas été communiquée. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), sollicitée par les médias, n’a pas encore répondu publiquement à l’affaire. Les deux suspects encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement pour possession, stockage et tentative de vente illégale de matière nucléaire.

Selon le procureur général géorgien, l’un des suspects aurait illégalement acheté puis entreposé l’uranium avant de tenter de le vendre à son complice turc. Les enquêteurs évoquent un schéma organisé, mais restent prudents sur le nombre de personnes potentiellement impliquées.


Le trafic nucléaire, une menace persistante dans le Caucase

La Géorgie n’en est pas à sa première affaire de ce type. En 2019, deux individus avaient été arrêtés pour avoir manipulé de l’uranium-238 dans une transaction estimée à 2,8 millions de dollars. En 2016, ce sont douze personnes, géorgiennes et arméniennes, qui avaient été interpellées pour avoir tenté de vendre de l’uranium-235 et 238 pour plus de 200 millions de dollars.

Ces affaires s’inscrivent dans un contexte régional sensible depuis la chute de l’Union soviétique. Les stocks mal sécurisés d’uranium dans les anciennes républiques soviétiques nourrissent régulièrement les trafics clandestins.


Une coopération internationale essentielle

La Géorgie collabore étroitement avec des partenaires internationaux, notamment l’AIEA, pour surveiller et prévenir ces trafics. Les forces de sécurité locales sont formées à la détection des matières radioactives grâce à des équipements spécialisés comme les scanners de radiation utilisés dans l’opération de Batoumi.

L’efficacité de ces dispositifs repose aussi sur une surveillance renforcée aux frontières et une stratégie de renseignement concertée avec les pays voisins et l’Union européenne.


Une législation sévère pour contenir le risque

En Géorgie, la loi interdit formellement la possession, le transport ou la cession de matières nucléaires sans autorisation. La peine maximale prévue est de dix ans d’emprisonnement, mais les magistrats insistent souvent pour alourdir les sanctions en cas de preuve d’intention criminelle.

Les arrestations de Batoumi renforcent cette politique de fermeté, destinée à dissuader les tentatives similaires. Les autorités espèrent aussi envoyer un message clair aux réseaux transnationaux impliqués dans le trafic de matériaux sensibles.


Un contrôle plus rigoureux depuis 2010

Depuis le début des années 2010, Tbilissi a considérablement investi dans la sécurisation de ses infrastructures nucléaires et dans la formation des forces de l’ordre. Les incidents comme celui de Batoumi démontrent cependant que le risque n’est pas éradiqué.

Les experts rappellent que l’uranium-235, utilisé dans certaines bombes nucléaires, reste l’une des substances les plus recherchées sur le marché noir. Même en faibles quantités, sa manipulation sans contrôle pose un risque majeur.


Une affaire qui pourrait relancer le débat international

L’affaire survient alors que plusieurs organisations internationales s’inquiètent du relâchement global dans la surveillance du nucléaire, notamment en zones instables. Si l’uranium de Batoumi s’était retrouvé entre les mains de groupes criminels ou terroristes, les conséquences auraient pu être dramatiques.

La vigilance reste donc de mise. Cette arrestation pourrait relancer les discussions au sein des Nations unies sur la traçabilité des matières radioactives et la coopération technique avec les États vulnérables.


L’opinion publique géorgienne entre crainte et soulagement

En Géorgie, l’affaire suscite un mélange d’inquiétude et de reconnaissance. De nombreux citoyens saluent l’intervention rapide des forces de sécurité, tout en exprimant leur préoccupation face à la fréquence de ce type de trafic.

L’État promet de maintenir une politique de tolérance zéro. Reste à savoir si ces efforts suffiront à contenir un trafic de plus en plus sophistiqué, parfois lié à des acteurs étatiques ou paramilitaires. Source

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