500 Days of Summer : anatomie d’une illusion romantique

Dans cette comédie romantique décalée de Marc Webb, on suit Tom (Joseph Gordon-Levitt), élevé dès l’enfance à l’image de l’amour parfait façon conte de fées. Sa vision de l’amour vacille le jour où il croise Summer (Zooey Deschanel), une jeune femme dont le seul objectif est de vivre l’instant présent, sans se conformer aux codes du couple traditionnel. Une rencontre qui transforme radicalement son monde.

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Affiche du film "500 Jours ensemble"
500 Jours ensemble, Marc Webb (2009)

Un pari audacieux : inverser les rôles

Ici, c’est Tom – et non Summer – qui incarne le romantique en détresse. Persuadé que le bonheur passe par la rencontre de l’âme sœur, il interprète chaque mot, chaque regard, comme une promesse cachée, et se monte des films entiers à partir de trois phrases lâchées en passant. Et honnêtement, c’est ce que j’ai le plus aimé dans 500 Days of Summer.

Son comportement frôle souvent le ridicule, amplifié par sa petite sœur, étonnamment lucide, qui lui sert de voix de la raison. Et si l’on sait que les comédies romantiques sont majoritairement consommées par un public féminin, de plus en plus de femmes prennet du recul. Un sondage britannique de 2023 montre que 46 % d’entre elles trouvent que ces films véhiculent une image irréaliste de l’amour, et 27 % avouent s’être disputées avec leur partenaire après avoir regardé une scène de rom-com.

Summer et Tom assis sur un banc
L’amour cliché de Tom, face à la curiosité de Summer

Summer, un personnage authentique

C’est justement ce que fuit Summer. Jugée autant par les spectateurs que par les personnages, elle se contente pourtant de vivre selon ses propres règles. Pas de promesses rassurantes, pas de rêves idéalisés… juste le désir sincère de profiter d’une relation sans s’y enfermer. Un vrai tournant dans la galerie de personnages féminins des rom-coms.

Car ici, les filles apprennent très tôt que l’amour ne ressemble pas à ce qu’on voit dans les films – la petite sœur de Tom en est la preuve vivante. Pourtant, on continue de juger celles qui préfèrent le bonheur présent à la douleur romantique promise. Quand Tom raconte son histoire à une nouvelle connaissance, elle le confronte : Summer l’avait prévenu, elle n’avait jamais promis quoi que ce soit. Ce n’est pas elle qui l’a trahi, mais ses propres projections. Berné par ses attentes et la pop culture, Tom s’est raconté une histoire où l’engagement de Summer n’a jamais existé que dans sa tête – et dans celle du spectateur.

Alors, à défaut d’être une énième Tom éperdue, pourquoi ne pas essayer d’être un peu plus comme Summer ? Assumée, libre, autonome financièrement et émotionnellement, capable de profiter de la vie sans attendre qu’elle suive un scénario. À la fin du film, je ne pouvais que me reconnaître en elle (et pas seulement à cause de Ringo Starr, hein). Son indépendance émotionnelle et sa liberté de pensée m’ont rendue verte de jalousie. Il faut bien l’admettre : ce qui rend Summer irrésistible, ce n’est pas seulement son look rétro ou sa frange parfaite, c’est sa cohérence, son aplomb.

Comme quoi, cette comédie de 2009 a peut-être marqué un tournant : elle ose enfin montrer que certains comportements “romantiques” sont en fait toxiques – et qu’il existe une autre voie.

Tom et Summer dans un magasin de vinyles
L’image culte du film

Montage éclaté et bande-son qui décolle

Les rom-coms donnent souvent envie de bâiller dès la troisième minute : mon ennui est réel. Heureusement, Webb dynamite ces codes : narration non linéaire, interviews face caméra, plans argentiques, annotations manuscrites… Le film joue avec le temps – entre les 500 jours de passion, de doute et de désillusion –, et ça fonctionne : on reste accroché. La bande-son, quant à elle, sauve tout. L’ouverture sur Regina Spektor avec « Us » est un coup de maître, et chaque morceau épouse les émotions des personnages avec justesse – malgré un passage dispensable signé Carla Bruni (question de goût personnel).

Teen-movie romantique à la limite de la guimauve

Par moments, le film flirte avec le teen-movie un peu sucré : Tom bosse dans une entreprise de cartes de vœux (cliché validé), on a droit à des ralentis, des sourires de prince charmant, et même une scène de karaoké alcoolisé. Ça sent l’étape obligatoire du genre.

Mais cette douceur sucrée est contrebalancée par un montage audacieux et des ruptures de ton bienvenues. 500 Days of Summer évite ainsi de sombrer dans la rom-com estivale standard. Il ne se déroule pas uniquement en été, et surtout, il ne se termine pas comme on l’aurait cru.

En tout cas, si vous avez adoré La La Land, vous allez sans doute adorer 500 Jours ensemble – et si ce n’est pas le cas, vous la tolérerez au moins très bien.

Tom et Summer au cinéma, riant et grignotant du pop-corn
Un film pop-corn, ouvert même aux haters des rom-com

Une rom-com auto-critique

Marc Webb relève un pari audacieux : faire une comédie romantique qui critique la comédie romantique. En inversant les rôles, en cassant la narration, il nous oblige à repenser ce qu’on attend de l’amour.

A toi, mon Tom, qui m’as conseillé ce film. Tu avais raison : il vaut le détour.

Ta Summer, et peut-être ton Autumn.


A propos de 500 jours ensemble :

Disponible en prêt à la médiathèque Chalucet.


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