L’urbanisation croissante n’effraie plus les loups: 52 attaques signalées en 2023

Dans les ténèbres de mercredi à jeudi dernier, un prédateur rôdait à proximité du lycée professionnel du Golf-Hôtel, semant la terreur parmi un troupeau paisible. Thomas Charrier, éleveur expérimenté, se retrouve une fois de plus face à une scène dévastatrice, une dizaine de ses bêtes tuées ou grièvement blessées par des loups. Une réalité de plus en plus familière pour les agriculteurs de la région, confrontés à une urbanisation croissante qui semble ne pas intimider ces prédateurs.

Chronique d’une attaque nocturne

Sous la lueur de la lune, sur le terrain de 5 hectares le long du Gapeau et de la route de Pierrefeu, Thomas Charrier, accompagné de son apprenti et d’un stagiaire, découvre l’ampleur de la tragédie. “Quatre agneaux et six brebis, dont quatre tuées et deux blessées”, déclare Charrier, exposant la brutalité de l’incident. Cependant, l’éleveur suspecte qu’un loup solitaire n’est pas à l’origine de cette attaque, et il craint que le bilan ne soit pas complet parmi les 450 bêtes du troupeau.

L’ombre du loup s’étend

Cette attaque s’inscrit dans une tendance alarmante. En 2023, Charrier a déjà signalé 52 attaques, soit une moyenne d’une par semaine. Une réalité déconcertante pour un éleveur dont le cheptel de 1 600 têtes s’étend sur 267 hectares. Même si des indemnisations sont prévues, l’épuisement émotionnel et financier pèse sur la communauté agricole d’Hyères. “Au Plan du Port, le loup était déjà présent, mais maintenant, rien ne semble l’effrayer”, déplore Charrier.

Proximité inquiétante

Plus que les pertes en elles-mêmes, c’est la proximité de l’attaque qui suscite l’inquiétude. À seulement 250 mètres du lycée du Golf-Hôtel, à proximité d’un rond-point fréquenté, les carcasses des brebis gisent, laissant une communauté sous le choc. L’urbanisation galopante semble ne pas dissuader les loups, remettant en question l’équilibre entre la nature et le développement humain.

La nuit suivante, une surveillance renforcée

Dans une tentative de dissuasion, les carcasses laissées sur place serviront d’appât, alors qu’un louvetier, mandaté par la préfecture et équipé d’un fusil à visée nocturne, est attendu pour surveiller la zone. Une mesure nécessaire pour protéger les troupeaux vulnérables dans une région où la cohabitation entre l’agriculture et la faune sauvage devient de plus en plus précaire.

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