L’abstention en France : symptôme de crise ou transformation de la citoyenneté ?

Les élections de 2007 : un record d’abstention et une participation électorale en déclin

La participation électorale est un indicateur clé de la santé d’une démocratie. Pourtant, en France, le taux d’abstention ne cesse d’augmenter depuis deux décennies, atteignant même des records lors des élections législatives de 2007. Bien que l’élection présidentielle de la même année ait connu une participation record, l’abstention récurrente est devenue un symptôme préoccupant de la crise de la représentation politique. Mais cette tendance signifie-t-elle réellement une perte d’intérêt pour la vie civique ou plutôt une transformation des usages de la citoyenneté ?

Le vote : un devoir moral en déclin

Le devoir de voter est moins fort qu’auparavant, laissant place à une légitimité croissante du droit de ne pas voter. Dans un contexte de désinstitutionnalisation de la politique et d’individualisation des choix, les Français restent attachés aux institutions démocratiques, mais sont plus critiques et sceptiques quant à leur efficacité. Ainsi, la participation politique se diversifie et se combine avec d’autres formes d’expression citoyenne, telles que la manifestation et l’abstention.

L’abstention : une menace pour la démocratie ou une nouvelle forme d’expression politique ?

L’abstention est-elle une défaillance du système démocratique ou un signe de transformation des usages de la citoyenneté ? Les analyses du comportement électoral révèlent une augmentation des usages intermittents et alternés du vote et de l’abstention. L’électeur d’aujourd’hui est avant tout un votant intermittent, donc un abstentionniste intermittent.

SourceAnne MUXEL, Directrice de recherches au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF), a publié un article dans les Cahiers du Conseil Constitutionnel n° 23, paru en février 2008, consacré au thème de la citoyenneté.”

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