Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a récemment annoncé une mesure frappante : l’expulsion rapide de l’imam tunisien Mahjoub Mahjoubi du territoire français, moins de douze heures après son arrestation. Cette décision, prise dans le cadre de la loi sur l’immigration, a suscité des débats intenses quant à sa légitimité et à ses implications.
Une expulsion éclair
L’imam Mahjoub Mahjoubi, résidant à Bagnols-sur-Cèze, a été appréhendé puis immédiatement placé en centre de rétention en région parisienne en vue de son expulsion. Cette démarche, effectuée à une vitesse vertigineuse, a été annoncée par Gérald Darmanin lui-même sur ses réseaux sociaux. Le ministre a souligné que cette action expéditive était rendue possible grâce à la loi sur l’immigration, qu’il estime renforcer la France.
Un cas sous surveillance
Cette décision n’a pas été prise dans le vide. Mahjoub Mahjoubi était depuis un certain temps dans le viseur du ministère de l’Intérieur. En effet, ce dernier avait déjà requis le retrait de son titre de séjour et avait demandé au préfet de signaler les propos de l’imam aux autorités judiciaires. Ces propos ont conduit à l’ouverture d’une enquête pour apologie du terrorisme par la procureure de Nîmes, Cécile Gensac.
La réaction de l’imam et de son avocat
L’arrestation de Mahjoub Mahjoubi à son domicile a laissé son avocat, Me Samir Hamroun, déconcerté. Selon ses dires relayés sur BFMTV, son client était “abasourdi” et “bouleversé” face à cette soudaine expulsion. La rapidité de l’action administrative a également suscité des interrogations quant à la procédure suivie et à la possibilité pour l’imam de préparer une défense adéquate.
Cette expulsion, bien que légale, soulève des questions sur le respect des droits de l’homme et des procédures légales. Elle met en lumière les tensions persistantes entre sécurité nationale et respect des libertés individuelles, un équilibre souvent délicat à trouver dans un contexte de lutte contre le terrorisme.