Le PDG Carlos Tavares récompensé à hauteur de 36,5 millions d’euros par les actionnaires de Stellantis
Stellantis a suscité une vague de débats le 23 février dernier en dévoilant le salaire monumental de son PDG, Carlos Tavares, pour l’année 2023, atteignant la somme impressionnante de 36,5 millions d’euros, équivalant à 100 000 euros par jour. Cette révélation a déclenché une polémique concernant la rémunération des dirigeants d’entreprise privée, surtout lorsque le salaire médian dans ce domaine est demeuré relativement modeste, passant de 2 012 euros en 2021 à seulement 2 100 euros voire 2 150 euros en 2023.
Une prime de 10 millions d’euros pour la transformation de l’entreprise
Ce salaire astronomique s’explique en partie par une prime exceptionnelle de 10 millions d’euros accordée à Carlos Tavares pour sa contribution à la transformation du groupe. Cette récompense fait suite au déploiement réussi de la production de moteurs électriques et de boîtes de vitesses pour véhicules hybrides en Moselle, suite à l’essor des ventes de voitures électriques en 2022.
Réactions mitigées au sein du personnel et des actionnaires
L’annonce de cette rémunération a suscité une vague de mécontentement parmi les employés du groupe. Des voix se sont élevées pour dénoncer cette disparité choquante entre les hauts dirigeants et les travailleurs ordinaires. Jérôme Boussard, représentant CGT à l’usine de Sochaux, a exprimé son indignation en soulignant l’écart abyssal entre le salaire de Carlos Tavares et celui d’un ouvrier de production.
Cependant, les actionnaires de Stellantis ont pris une position divergente par rapport aux employés. Lors de l’assemblée générale qui s’est tenue à Amsterdam le 16 avril, 70% des actionnaires ont voté en faveur de la rémunération annuelle du directeur général pour l’année 2023.
Une rémunération démesurée : 518 fois le salaire moyen des salariés
Il est à noter que cette rémunération astronomique place Carlos Tavares à un niveau bien au-dessus de la moyenne de ses employés. Son salaire fixe de 2 millions d’euros, combiné à la prime exceptionnelle, crée un écart colossal avec le salaire moyen au sein du groupe, évalué à 70 404 euros par an. En conséquence, Carlos Tavares se retrouve rémunéré 518 fois plus que le salaire moyen de ses employés.
Défense du PDG et réaction face à la controverse
Face aux critiques, Carlos Tavares a défendu sa rémunération en soulignant qu’une grande partie de son salaire est liée aux performances de l’entreprise. Il a comparé sa situation à celle d’un joueur de football ou d’un pilote de Formule 1, mettant en avant le caractère contractuel de sa rémunération. Il a également invité les législateurs à intervenir s’ils estiment que sa rémunération est inappropriée, affirmant qu’il se conformera à toute nouvelle loi adoptée à cet égard.
En conclusion, le débat autour du salaire de Carlos Tavares met en lumière les inégalités flagrantes au sein de l’entreprise, alimentant les discussions sur la répartition des richesses et la justice sociale.