Le Sénat français se penche ce jeudi sur un sujet brûlant : le congé menstruel en entreprise. Cette initiative, inscrite à l’ordre du jour sous le titre “santé et bien-être des femmes au travail”, vise à offrir un congé indemnisé aux femmes souffrant de règles douloureuses.
Un Débat Longtemps Attendu
Après que deux propositions de loi socialistes et écologistes aient été mises de côté à l’Assemblée nationale l’année précédente, le Sénat prend enfin le relais pour débattre de cette question controversée.
La proposition, portée par la sénatrice socialiste Hélène Conway-Mouret, cherche à mettre en place un arrêt menstruel adapté pour les femmes souffrant de dysménorrhée. Cette mesure est présentée comme une réponse aux entreprises qui ont déjà choisi de mettre en place un tel arrêt, offrant ainsi un cadre juridique clair.
Une Solution Innovante
Ce congé menstruel permettrait aux médecins de prescrire une interruption du travail, indemnisée sans délai de carence, pour une durée pouvant aller jusqu’à deux jours par mois, sur une période d’un an. De plus, la proposition prévoit que les accords collectifs et les chartes d’entreprises précisent les modalités d’accès au télétravail pour ce même public.
Pour les promoteurs de cette mesure, parmi lesquels le groupe socialiste, écologiste et républicain, il s’agit d’un enjeu d’égalité professionnelle essentiel. Ils soulignent que les femmes souffrant de dysménorrhées sont actuellement confrontées à un dilemme difficile : arrêter de travailler et subir une perte de salaire, ou endurer la douleur au travail.
Des Défis à Surmonter
Les défenseurs du congé menstruel mettent en avant les défis auxquels sont confrontées ces femmes au quotidien : inconfort dans les transports, difficultés de concentration, risques pour la sécurité dans les métiers nécessitant une attention soutenue, ainsi que des arrêts maladie plus longs et coûteux pour les entreprises.
Pour répondre à ces défis, le congé menstruel de deux jours par mois est présenté comme une solution novatrice. Ce congé serait valable sur une période d’un an, avec un crédit mensuel renouvelable.
Vers une Expérimentation
L’examen en séance plénière a également donné lieu à des amendements. Certains sénateurs proposent de limiter cet arrêt facultatif aux personnes souffrant d’endométriose. D’autres suggèrent de transformer la loi en une expérimentation de trois ans dans plusieurs entreprises volontaires, arguant du manque de recul sur ce type de dispositif en France, malgré son adoption récente en Espagne.
Le débat s’annonce animé, entre les partisans d’une reconnaissance des douleurs menstruelles au travail et ceux craignant les possibles conséquences socio-économiques d’une telle mesure.