Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national, a été condamnée à une peine d’inéligibilité de cinq ans sans possibilité de faire appel. Elle ne pourra donc pas être candidate à la présidentielle de 2027. Ce lundi 31 mars 2025, Marine Le Pen, le RN et huit eurodéputés du parti ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics.
La cheffe de file du parti d’extrême-droit écope d’une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis, d’une amende de 100 000 euros et surtout, d’une inéligibilité de cinq ans assortie d’une mesure d’exécution provisoire. Cela signifie qu’elle ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2027, dont elle était l’une des favorites pour accéder au second tour.
Visiblement très touchée, Marine Le Pen n’a même pas attendu le verdict pour quitter la salle, soufflant « incroyable », avant de monter dans une voiture. Dès l’annonce du délibéré, les réactions ont commencé à pleuvoir, surtout à droite de l’échiquier politique. « La France est-elle encore une démocratie ? » s’interroge Jordan Bardella, président du Rassemblement national.
« Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c’est la démocratie française qui est exécutée », écrit Jordan Bardella. Éric Ciotti, frondeur des LR et désormais président de l’Union des droites pour la République, pose la même question : « La France est-elle encore une démocratie ? » Pour rappel, la Justice a exécuté la loi à la lettre, la peine d’inéligibilité ainsi que l’exécution provisoire sont automatiques.
« Je soutiens Marine Le Pen et lui témoigne mon amitié et ma confiance », déclare Éric Ciotti. Eric Zemmour, leader de Reconquête, ajoute : « Ce n’est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage. Je regrette que les politiciens aient donné d’eux-mêmes ce pouvoir exorbitant à la justice. Il faudra tout changer. »
Le président hongrois, Viktor Orban, a tweeté « je suis Marine », en référence aux hommages à Charlie Hebdo après l’attentat terroriste de janvier 2015. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, regrette « une violation des normes démocratiques ». Il observe que « ce qui se passe dans les capitales européennes montre qu’on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d’un processus politique ».