En 1569, l’Angleterre organise son tout premier tirage officiel de loterie. L’événement est historique, tant par son ampleur que par ses règles inédites. Pas moins de 400 000 billets sont mis en vente. Chacun coûte dix shillings, soit environ trois semaines de salaire pour un citoyen ordinaire. Malgré ce prix élevé, le succès est au rendez-vous.
Cette loterie, autorisée dès 1566 par la reine Élisabeth Ire, poursuit un objectif clair : financer des infrastructures publiques. Les recettes servent notamment à reconstruire des ports et à renforcer la flotte royale. L’originalité réside dans le fait que chaque billet est gagnant. L’acheteur ne mise donc pas à perte. Les gains varient : argent liquide, argenterie, tapisseries ou encore draps de lin haut de gamme.
Mais la véritable surprise, c’est l’immunité judiciaire offerte à chaque porteur de ticket. En achetant un billet, on se protège contre une arrestation. Une seule, bien sûr, et dans un cadre limité : cette « immunité » ne s’applique ni aux crimes violents, ni à la trahison. L’équivalent d’une « carte sortie de prison » avant l’heure, qui ne manque pas de rappeler le célèbre jeu Monopoly.
L’annonce de la loterie se fait par des parchemins affichés dans tout le royaume. Ces affiches présentent les lots en images, renforçant l’intérêt du public. Ce dispositif de communication novateur pour l’époque suscite la curiosité et attire les foules.
Ce tirage unique dans l’histoire de la Couronne mélange jeu, fiscalité et stratégie sociale. Un moyen audacieux de faire accepter un impôt déguisé, tout en stimulant l’espoir populaire.
Et vous, que pensez-vous de cette façon de financer les travaux publics ? Seriez-vous prêt à jouer pour éviter la prison ? Partagez votre avis en commentaire !