Haïti plongé dans le chaos : 1 500 morts et 78 000 déplacés en six mois
Depuis janvier 2025, les gangs armés haïtiens ont intensifié leurs offensives, causant plus de 1 500 morts et poussant plus de 78 000 personnes à fuir leurs foyers. En quelques mois, Port-au-Prince et ses environs sont devenus des zones de guerre où la violence surpasse les capacités des forces de l’ordre.
Cette explosion de brutalité s’enracine dans une lente dérive sécuritaire. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, les institutions se sont effondrées, sans élections ni parlement. Début 2024, un conseil présidentiel de transition a été instauré pour tenter de restaurer l’ordre, mais les moyens manquent et la terreur s’installe.
La violence ne cesse de croître : 5 600 morts en 2024, 1,3 million de déplacés internes au total. Le viol est devenu une méthode de domination des gangs. Des groupes d’autodéfense, apparus localement, lynchent parfois des suspects.
Parallèlement, les services essentiels s’effondrent. Plus de la moitié de la population souffre de la faim. L’aide humanitaire de l’ONU diminue, faute de financement. Hôpitaux, écoles, accès à l’eau : tout est à l’arrêt.
La communauté internationale soutient timidement une mission de sécurité menée par le Kenya, mais celle-ci reste sous-équipée. Aucun déploiement militaire international n’est engagé, les blocages politiques persistent.
En septembre prochain, la fin du statut de protection temporaire aux États-Unis menace d’expulser 520 000 Haïtiens. Une décision qui pourrait aggraver encore l’instabilité.
Zelensky acte le retrait d’Ukraine du traité anti-mines antipersonnel
Dimanche, Volodymyr Zelensky a signé un décret retirant l’Ukraine de la Convention d’Ottawa. Cette décision, prise plus de trois ans après l’invasion russe, répond à une situation militaire devenue critique sur le terrain.
Depuis plusieurs mois, le Conseil de sécurité ukrainien préparait cette rupture, considérée comme une « priorité absolue ». La Russie, non signataire de ce traité, emploie massivement ces dispositifs contre les forces ukrainiennes et les civils. Kiev estime ne plus pouvoir se soumettre à des règles que son agresseur ignore.
Le retrait ukrainien ne prendra effet qu’après plusieurs étapes : un vote au parlement, une notification à l’ONU, puis un délai de six mois. Toutefois, si la guerre se poursuit à l’expiration de ce délai, la sortie ne serait pas formellement validée avant la fin du conflit, selon les clauses du traité.
Le gouvernement ukrainien a qualifié ce retrait de « difficile mais nécessaire ». Plusieurs députés y voient une mesure adaptée aux réalités d’un conflit asymétrique. À l’inverse, le Comité international de la Croix-Rouge et plusieurs ONG dénoncent un recul grave pour la protection des civils.
La Russie est accusée par Kiev d’utiliser ces mines avec un « cynisme extrême », rendant leur interdiction unilatérale intenable dans le contexte actuel. La décision ukrainienne marque un tournant juridique et stratégique dans ce conflit qui redéfinit les normes internationales. Source
Birmanie : les terres rares sous contrôle rebelle inquiètent Pékin
La frontière sino-birmane a rouvert début 2025 aux flux de terres rares, malgré des zones passées sous contrôle rebelle. Depuis novembre 2024, Pékin s’est discrètement adapté à cette nouvelle donne, achetant directement aux groupes insurgés dans l’État Kachin.
Cette dépendance remonte à bien plus longtemps. Dès 2017, la Birmanie fournissait massivement la Chine en minerais stratégiques, atteignant un record en 2023 avec 1,4 milliard de dollars d’exportations. À l’époque, le régime militaire encore dominant favorisait l’octroi de licences à des acteurs proches de Pékin.
Mais la situation a basculé. Les avancées de la Kachin Independence Army et de l’Alliance des Trois Fraternités ont modifié la carte des exploitations. L’armée birmane perd du terrain. Résultat : les unités rebelles taxent désormais l’extraction et contrôlent les points de passage avec le Yunnan.
Pékin, bien que préoccupé, continue d’importer. En 2024, la Birmanie fournissait encore 62,8 % des terres rares chinoises. Malgré l’instabilité, la Chine n’a pas encore trouvé d’alternative viable, ni au Laos, ni en Malaisie.
Le désastre écologique s’aggrave. Mines chimiques, rivières polluées, écosystèmes ravagés : la population locale en paie le prix. Des troubles sanitaires émergent, notamment des maladies cutanées. L’économie rebelle en profite, mais les tensions communautaires s’exacerbent.
Les ambitions chinoises en matière de stocks stratégiques relancent l’exploitation sauvage, attisant les violences territoriales. Cette ruée minière pourrait bien sceller le destin d’une Birmanie déjà fragmentée. Source
Gaza : 23 morts dans des frappes israéliennes, des enfants parmi les victimes
Dimanche 29 juin, des frappes israéliennes ont tué 23 personnes dans la bande de Gaza, selon la défense civile locale. L’attaque a touché notamment le secteur d’Al-Mawassi, où des tentes de déplacés ont été incendiées. Des corps calcinés et des blessés graves ont été transportés à l’hôpital Nasser de Khan Younès, d’après des images de l’AFP.
Depuis plus de vingt mois, la bande de Gaza était plongée dans une guerre marquée par la famine, les pénuries médicales et les déplacements massifs de population. Des familles entières vivaient sous des abris de fortune à proximité des centres de distribution d’aide, souvent ciblés indirectement par les combats.
Les secours locaux ont décrit des scènes de chaos, avec des blessés transportés dans des véhicules privés. En raison des restrictions médiatiques israéliennes, les informations sur le terrain restent difficilement vérifiables de manière indépendante. Une mère, Iman Abou Marouf, a raconté avoir perdu ses deux enfants alors qu’ils dormaient.
Depuis fin mai, Israël a allégé partiellement le blocus instauré en mars. La Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par les États-Unis et Israël, organise la distribution de l’aide. Mais ce système militarisé a déjà causé la mort de 583 personnes près des centres, selon le Hamas. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a dénoncé une gestion « qui tue ». Source
Salvador : Bukele a encerclé Ilopango, le spectre des gangs toujours présent
En juin 2024, Nayib Bukele a lancé une nouvelle offensive militaire en encerclant Ilopango, bastion en sommeil de la MS-13. Deux mille soldats et policiers ont été déployés pour y traquer les dernières poches de résistance. L’opération visait à empêcher les maras de se réorganiser après deux ans d’état d’exception.
Depuis 2022, le président du Salvador menait une lutte sans relâche contre les gangs, avec des arrestations massives. Cette stratégie sécuritaire, amorcée bien avant son second mandat, reposait sur une volonté ancienne : faire du Salvador un pays pacifié, après trois décennies de violences extrêmes. Les quartiers autrefois sous la coupe du MS-13 et du Barrio 18, comme celui de 10 de Octubre à San Marcos, ont été investis par l’armée et repeints aux couleurs de Nuevas Ideas, le parti présidentiel.
Mais derrière les fresques et la tranquillité apparente, la peur reste palpable. Dans les collines, des membres de gangs demeurent invisibles. Le silence des habitants, comme celui d’Esperanza Martinez ou d’Antonia Alfaro, trahit une terreur enracinée. Certains, comme Carlos Sanchez, préviennent : malgré les succès médiatiques, les résidus violents n’ont pas disparu. La répression, bien que saluée pour sa fermeté, est critiquée par les ONG. Arrestations sans mandat, morts en détention, et exactions policières ont terni l’image d’un président qui se proclame garant de la sécurité nationale. Source