Le 29 avril 2025, Donald Trump a franchi un cap symbolique : 100 jours après son retour à la Maison-Blanche, l’ancien président devenu à nouveau locataire du Bureau ovale a dressé un bilan tonitruant. Son style reste inchangé. Son rythme, lui, s’est intensifié. Entre décisions exécutives chocs, rhétorique guerrière et conflits ouverts avec la Réserve fédérale, Trump cherche à imposer une vision dure et directe des États-Unis. Mais derrière les annonces, les effets réels se heurtent à des réalités juridiques, économiques et diplomatiques complexes.
Une pluie de décrets dès les premiers jours
Dès le 20 janvier, le ton était donné. En trois mois, Trump a signé plus de 140 décrets exécutifs. Un chiffre record. L’objectif ? Traduire immédiatement ses engagements de campagne en actes concrets. Mais cette stratégie s’est vite heurtée aux garde-fous institutionnels. Plusieurs juges fédéraux ont bloqué des mesures clés, comme certains décrets sur l’immigration et la régulation économique.
Trump s’en prend frontalement à ces contre-pouvoirs. À Grand Rapids, dans le Michigan, lors de son discours du 29 avril, il a dénoncé « une justice corrompue » et « des médias ennemis du peuple ». Une mise en scène calibrée pour mobiliser sa base électorale… mais aussi pour justifier les lenteurs d’application de son programme.
Immigration : priorité absolue, résultats mitigés
L’un des volets les plus visibles de ce début de mandat reste l’immigration. En moins de 24 heures après son investiture, Trump signait six décrets majeurs restreignant l’entrée des migrants. L’objectif est clair : réduire drastiquement l’immigration légale et illégale, en intensifiant les expulsions et en fermant la frontière sud.
Mais les réalités opérationnelles sont tout autres. Des décisions de justice, le manque de personnel et l’absence de coopération de plusieurs pays ont freiné les reconduites massives. La peur s’est cependant installée dans les communautés immigrées, y compris chez des résidents réguliers. L’administration Trump semble miser sur un effet dissuasif autant que répressif.
Elon Musk, partenaire politique inattendu
La surprise de ce début de mandat, c’est la montée en puissance d’Elon Musk. L’entrepreneur, autrefois critique puis soutien de Trump, joue désormais un rôle actif dans le démantèlement partiel de l’appareil fédéral. Ensemble, ils visent à réduire les coûts de fonctionnement de l’État. Une politique saluée par certains milieux d’affaires… mais critiquée pour son impact sur les services publics et les protections sociales.
Le duo Trump-Musk veut aller vite, parfois au détriment de la transparence et de la concertation. De nombreuses agences fédérales ont vu leurs budgets fondre ou leurs directions remplacées par des proches du président. Cette stratégie pourrait provoquer des résistances internes durables.
Commerce : l’arme des droits de douane
Trump relance sa politique économique protectionniste. Objectif affiché : relocaliser l’industrie, réduire le déficit, et protéger « l’économie réelle » contre les fluctuations de Wall Street. Il a donc rétabli ou augmenté plusieurs droits de douane, notamment sur les produits chinois et mexicains.
Mais cette stratégie engendre une hausse des prix. Selon plusieurs instituts indépendants, chaque foyer américain pourrait perdre jusqu’à 3 800 dollars cette année. L’inflation repart à la hausse, mettant à mal la promesse présidentielle de redonner du pouvoir d’achat.
Conflit ouvert avec la Réserve fédérale
Trump exige une baisse immédiate des taux d’intérêt. Il a directement interpellé Jerome Powell, président de la Fed, en des termes peu diplomatiques : « Baisse les taux, Jerome, ou quitte ton poste ». Mais la Fed, indépendante, résiste. Elle craint que l’inflation ne s’emballe davantage si elle cède à la pression politique.
Ce bras de fer inquiète les marchés et affaiblit le dollar. Il traduit aussi une volonté présidentielle de reprendre la main sur tous les leviers économiques, quitte à bousculer l’équilibre des pouvoirs.
Une popularité en berne malgré un discours triomphaliste
Dans ses discours, Trump continue d’affirmer qu’il vit « les 100 jours les plus réussis de l’histoire présidentielle ». Pourtant, sa cote de popularité a chuté de 7 points depuis janvier. Une majorité d’Américains se disent préoccupés par les tensions migratoires, l’augmentation des prix et l’ambiance conflictuelle.
Les électeurs indépendants, décisifs pour 2028, semblent déjà se détourner. Mais Trump reste très soutenu par sa base, galvanisée par les attaques contre les élites, les médias et les juges.
Conclusion : une présidence de confrontation
Le retour de Donald Trump à la présidence marque une rupture assumée avec le ton et les méthodes des administrations précédentes. Ses 100 premiers jours montrent une volonté de rupture, d’accélération, et de concentration des pouvoirs. Mais l’efficacité de cette stratégie reste à prouver. Entre blocages institutionnels, défis économiques et tensions sociales, les États-Unis s’enfoncent dans une présidence de confrontation permanente.
Les mois à venir seront déterminants pour savoir si cette approche brutale produit des résultats tangibles, ou si elle précipite l’Amérique dans un cycle de divisions durables.
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