Plus de 400 000 ralentisseurs en France sont désormais sous la menace d’une disparition progressive. 95 % d’entre eux seraient jugés illégaux, selon l’association Pour une mobilité sereine et durable (PUMSD). Cette association a saisi la justice pour dénoncer l’implantation anarchique de ces dispositifs, souvent hors normes.
Tout commence en 2021, lorsque le tribunal de Toulon rejette la demande de l’association. En 2022, la Cour administrative d’appel de Marseille confirme cette décision. Cependant, PUMSD ne lâche pas et porte l’affaire devant le Conseil d’État. Ce dernier casse finalement l’arrêt de la cour d’appel, pointant un défaut de motivation. Depuis, la donne a changé.
La décision du 30 avril 2024 affirme que tous les ralentisseurs doivent respecter les règles du décret de 1994, peu importe leur appellation. Ce texte impose des critères précis : hauteur maximale de 10 cm, longueur de 4 mètres, pose uniquement en zone 30 avec un trafic limité.
Les ralentisseurs, très souvent contestés, provoquent non seulement des dégâts aux véhicules, mais aussi des fissures dans les habitations proches. Malgré cela, ils restent un outil efficace pour réduire la vitesse dans certaines zones sensibles. Mais cette efficacité justifie-t-elle leur non-conformité systématique ?
Face à cette situation, plusieurs alternatives émergent : radars pédagogiques, mannequins d’enfants, marquages au sol 3D. Pourtant, leur efficacité reste sujette à débat. À l’étranger, notamment à Montgomery en Pennsylvanie, les marquages innovants rencontrent aussi de fortes résistances locales.
La France pourrait donc vivre une profonde mutation de son mobilier urbain. Mais entre impératifs de sécurité routière et exigences légales, la transition risque d’être longue et conflictuelle.
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