Tout au long des côtes corses, se dressent des tours génoises, sentinelles de pierre veillant sur la mer. Bâties en hauteur, elles permettaient autrefois d’alerter toute l’île en moins de deux heures grâce aux signaux sonores ou visuels. Chaque tour, stratégiquement positionnée, voyait ses voisines pour transmettre l’alerte sans délai.
Aujourd’hui, près de 67 de ces tours subsistent. Elles témoignent d’une époque où la mer Méditerranée était un théâtre d’invasions. Leur construction a débuté au XVIᵉ siècle, sous l’impulsion des communautés locales, inquiètes des razzias barbaresques après la chute de Constantinople en 1453.
En 1530, Gênes mandate deux commissaires pour inspecter les fortifications de Corse. À cette époque, seulement 23 tours protègent l’île, dont 10 situées au Cap Corse. L’année suivante, la décision est prise d’ériger 90 nouvelles tours, sous la direction d’autres commissaires génois. Ces tours servaient de points d’alerte avancés contre les dangers venus de la mer.
Le phénomène ne se limite pas à la Corse. On retrouve des constructions similaires sur l’île d’Elbe, à Tabarka en Tunisie, et le long des rivages turcs, bulgares, roumains, ukrainiens et russes. Sous domination aragonaise, la Sardaigne mit également en place un système de tours de guet au XVIᵉ siècle.
Aujourd’hui, les tours génoises, au-delà de leur rôle historique, symbolisent l’identité corse. Classées monuments historiques pour certaines, elles rappellent une époque où vigilance et solidarité étaient les seules armes face aux périls maritimes.
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