La semaine dernière, la cheffe de l’antenne marseillaise de l’Ofast et son adjoint ont été mis en examen à Paris. Cette décision judiciaire survient dans le cadre d’une enquête sensible sur une livraison surveillée de cocaïne en 2023, surnommée « Trident », qui aurait dérapé.
Depuis février 2023, les soupçons planaient déjà. Un renseignement anonyme avait alors alerté sur l’arrivée d’un conteneur suspect au port de Marseille, en provenance de Colombie. Il devait contenir 180 à 200 kilos de cocaïne, sous contrôle policier. Mais au final, près de 400 kilos auraient été introduits sur le territoire sans la moindre interpellation. Une anomalie qui a éveillé des doutes sur des dérives internes, des actes de dissimulation, voire de corruption.
Au total, cinq personnes ont été mises en examen dans ce dossier. Trois policiers de l’Ofast Marseille ont été inculpés, dont deux placés en détention provisoire pour importation de stupéfiants en bande organisée. Deux autres individus, potentiellement des indicateurs, ont été incarcérés dès février.
Les deux chefs de l’antenne marseillaise sont désormais poursuivis pour complicité de faux, violation du secret de l’enquête et captation illégale d’images. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire, interdits d’exercer et d’accéder aux locaux policiers des Bouches-du-Rhône.
Selon la défense, la cheffe de l’Ofast n’aurait validé aucune des pratiques litigieuses. L’affaire est désormais entre les mains de la Junalco, la juridiction nationale spécialisée dans la criminalité organisée.
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