Accident mortel sur l’A8 : trois morts, alcool et cocaïne en cause


Drame à Mandelieu : une collision frontale fait trois morts sur l’A8

Jeudi 26 juin 2025, à 6h40, un accident frontal a coûté la vie à trois personnes sur l’autoroute A8, à hauteur de Mandelieu-la-Napoule. Le choc, d’une rare violence, a également fait un blessé grave. Le conducteur fautif, âgé d’une vingtaine d’années, a traversé le terre-plein central à vive allure, heurté un véhicule sans gravité, avant de percuter de plein fouet une voiture arrivant en sens inverse.

Ambre et Clémence, deux infirmières varoises de 33 et 34 ans, se rendaient au travail à Mougins. Elles sont mortes sur le coup. Le conducteur responsable a également perdu la vie. Son passager, âgé de 18 ans, a été grièvement blessé et héliporté à l’hôpital Pasteur de Nice.

Un comportement dangereux bien avant le drame

Depuis plusieurs mois, les autorités locales relevaient une hausse des comportements à risque sur l’A8. Excès de vitesse, conduite sous influence, usage de substances illicites : les contrôles routiers révélaient une tendance préoccupante. L’axe Cannes-Nice, très fréquenté à l’aube par les travailleurs et les touristes, était déjà sous surveillance renforcée.

Le jeune conducteur, impliqué dans ce drame, faisait l’objet d’un suivi social, sans antécédent judiciaire connu. Selon les enquêteurs, son entourage évoquait des soirées fréquentes, et une consommation régulière de produits toxiques.

Deux mères de famille victimes de l’inconscience

Ambre et Clémence partageaient leurs trajets professionnels depuis plusieurs années. L’une venait de reprendre après un congé maternité. Les deux infirmières travaillaient en chirurgie à la clinique Arnaud Tzanck de Mougins. Dans un communiqué, l’établissement a exprimé « une profonde tristesse » et salué « leur engagement et leur humanité ».

Le personnel a été placé sous cellule psychologique dès l’annonce du drame. Les familles, elles, sont restées dans un silence douloureux, bouleversées par une perte aussi brutale qu’injuste.

Un mélange mortel d’alcool, de drogue et de vide juridique

Les analyses toxicologiques sont formelles : le conducteur avait un taux d’alcool de 0,74 g/L. Au-dessus de 0,5 g/L, le Code de la route établit une contravention, et au-delà de 0,8 g/L, c’est un délit. À cela s’ajoute la présence de cocaïne.

Plus inquiétant encore, une bouteille de protoxyde d’azote, aussi appelé « gaz hilarant », a été retrouvée à bord. Si la consommation n’est pas encore prouvée, sa simple présence relance un débat. Cette substance, accessible en libre-service, altère les réflexes, la perception, et la coordination.

Contrairement à l’alcool et aux stupéfiants, le protoxyde d’azote n’est pas inscrit dans les substances interdites au volant. Aucun test de détection rapide n’existe à ce jour.

Une enquête pour comprendre l’engrenage

Le parquet de Grasse a ouvert une enquête en flagrance, confiée au peloton motorisé de Mandelieu. Les circonstances exactes restent à établir : vitesse, état du véhicule, consommation réelle des produits…

Aurélie Lebourgeois, directrice de cabinet du préfet, a déclaré : « Cet accident d’une violence extrême est exceptionnel. Mais il doit interroger sur la prévention. »

Une mobilisation massive pour tenter de sauver les vies

Dès les premières minutes, 23 sapeurs-pompiers et 10 engins ont été déployés sur les lieux. La désincarcération du jeune passager a duré près de deux heures. L’A8 a été coupée dans les deux sens, provoquant jusqu’à 20 km de bouchons.

Ce n’est qu’en fin d’après-midi que la circulation a pu reprendre. Des automobilistes ont été redirigés vers la RN7, créant un effet domino sur le trafic régional.

Les mots des élus, l’émotion de tout un territoire

Christian Estrosi a exprimé son soutien : « Trois vies emportées. Une pensée émue pour les familles. Ce drame nous oblige à renforcer notre lutte contre ces comportements au volant. »

Les élus locaux, comme le maire de Mandelieu, ont également réagi, appelant à « une prise de conscience collective ».

Un choc qui relance le débat sur le protoxyde d’azote

L’accident met en lumière une substance souvent minimisée dans l’espace public. Le protoxyde d’azote, en vente libre, circule notamment parmi les jeunes, en soirée ou en milieu festif.

Sans cadre légal clair, ni test fiable sur la route, son usage au volant reste difficile à réprimer. Plusieurs députés avaient déjà proposé un encadrement législatif. Ce drame pourrait accélérer les débats.

Des familles brisées, une société interpellée

Derrière les chiffres, ce sont des enfants sans mère, des collègues traumatisés, un personnel soignant endeuillé. L’accident dépasse la simple infraction routière. Il révèle des failles, sociales et juridiques, face aux nouvelles formes de conduites à risque.

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