Un crime choquant en terre cévenole ravive les inquiétudes sur la sécurité religieuse


Un acte de barbarie en plein lieu sacré

Vendredi 25 avril 2025, un homme d’une trentaine d’années est tué de 40 à 50 coups de couteau dans la mosquée Khadidja, à La Grand-Combe (Gard). Le suspect, encore en fuite, a frappé avec une extrême violence dans un contexte de faible affluence, vers 8h30 du matin. Ce drame, aussi brutal qu’inattendu, questionne sur la protection des lieux de culte en France et l’état des tensions communautaires.

Une mosquée isolée, théâtre d’un crime méthodique

Perchée entre la rivière Gardon et une voie ferrée désaffectée, la mosquée Khadidja se situe dans le hameau de Trescol, un quartier marginalisé de La Grand-Combe. Cette ville de 5 000 habitants, autrefois bastion minier, vit aujourd’hui une profonde désindustrialisation. L’isolement du site religieux a retardé l’intervention des secours. Il aura fallu trois heures pour que le corps sans vie soit découvert par d’autres fidèles, venus prier à la mi-journée.

Une attaque soudaine, une fuite bien préparée

Selon les enquêteurs, l’agression s’est déroulée en quelques minutes à peine. Deux hommes priaient côte à côte. L’un s’est retourné pour poignarder l’autre à de multiples reprises. Les caméras de surveillance confirment la brutalité de l’attaque. L’absence de témoins directs a permis au tueur de disparaître dans le maquis environnant, échappant au dispositif de sécurité mis en place.


Qui était la victime ?

La victime, décrite comme « serviable et discrète », était une figure bien connue du quartier. Originaire d’Afrique subsaharienne, il vivait à La Grand-Combe depuis plusieurs années et participait régulièrement à l’entretien bénévole de la mosquée. Titulaire d’un CAP de maçonnerie, il était apprécié pour sa simplicité et son engagement.

L’énigme du lien entre agresseur et victime

À ce stade, rien ne prouve que les deux hommes se connaissaient. Le président de la mosquée, Salim Touazi, affirme que « le choix de la victime semble aléatoire ». Pourtant, l’agresseur semble avoir étudié les lieux et choisi une heure de faible fréquentation. Ce mélange de hasard apparent et de préméditation trouble les enquêteurs.

Une enquête sous haute tension

Le périmètre de sécurité a été élargi dès la découverte du corps. La Section de Recherche de Nîmes et la PJ de Montpellier mènent l’enquête. L’exploitation des images vidéo est en cours. Un témoin affirme que le visage de l’agresseur est bien visible sur les enregistrements. Des analyses ADN et des vérifications biométriques ont été engagées.

Une piste terroriste envisagée

Le Parquet National Antiterroriste (PNAT) a été saisi. Le choix d’un lieu de culte musulman, le jour du vendredi, et la violence extrême de l’acte posent la question d’une éventuelle motivation idéologique. Pour l’instant, le parquet d’Alès reste prudent. La présence de la victime bien avant l’heure habituelle d’ouverture laisse planer le doute.


Réactions officielles et écho local

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé sa solidarité « avec la communauté musulmane ». Carole Delga, présidente de la région, a rappelé « le droit fondamental de prier en sécurité ». Le maire de La Grand-Combe, Christophe Rivenq, a renforcé les patrouilles autour des lieux de culte.

Une communauté sous le choc

La mosquée Khadidja n’est pas qu’un lieu de prière. Elle est aussi un espace de lien social dans cette commune en mutation. L’émotion est palpable. Des fidèles réclament un meilleur dispositif d’alerte entre les mosquées du Gard. Beaucoup soulignent l’inadéquation des moyens actuels pour sécuriser des lieux souvent isolés.

Des failles sécuritaires récurrentes

Ce drame rappelle d’autres attaques récentes contre des lieux de culte musulmans. Depuis le plan Vigipirate renforcé en 2015, la protection des églises, synagogues et mosquées a progressé, mais de manière inégale. Certaines petites mosquées, comme celle de Trescol, manquent de moyens pour installer des dispositifs d’alerte ou de vidéosurveillance performants.


Vers un renforcement du plan national ?

Le débat est relancé sur l’efficacité du plan de sécurisation lancé après les attentats de Christchurch. Les représentants musulmans demandent un meilleur financement, une coordination accrue avec les forces de l’ordre et une formation des responsables religieux aux gestes de sécurité.

Le suspect introuvable : une traque en cours

Les gendarmes étudient toutes les pistes. L’ADN, les trajets vidéo, la nature de l’arme utilisée – un couteau de chasse ou de type commando – sont scrutés. Une fuite à l’étranger n’est pas exclue. La proximité de l’Espagne et les axes secondaires des Cévennes complexifient la tâche des enquêteurs.

Une société sous tension

Ce drame illustre les fragilités de la France face aux violences dans les lieux religieux. Il soulève des questions de fond : comment assurer la sécurité sans cloisonner les lieux de culte ? Comment prévenir la haine et l’extrémisme ? L’équilibre entre spiritualité ouverte et vigilance sécuritaire est plus que jamais au cœur des préoccupations.

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