Dans la matinée du 24 février 2025, le consulat général de Russie à Marseille a été la cible d’un jet d’engins explosifs artisanaux. Deux chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ont reconnu leur implication dans cet acte. Cet incident, survenu à l’occasion du troisième anniversaire du conflit en Ukraine, a provoqué une vive réaction des autorités russes, qualifiant l’événement d’« attaque terroriste ». Les enquêteurs français ont confirmé l’absence de blessés et de dégâts matériels significatifs.
Vers 8 heures du matin, trois bouteilles de soda en plastique de 50 cl ont été projetées dans les jardins du consulat russe situé dans le 8ᵉ arrondissement de Marseille. Deux de ces engins artisanaux ont explosé, produisant des détonations audibles sans causer de dommages structurels ou physiques. Les résidus chimiques retrouvés sur place ont révélé un cocktail à base d’azote et d’autres substances, confirmant le caractère explosif du mélange. Les démineurs ont sécurisé le périmètre, tandis que le personnel diplomatique russe était confiné à l’intérieur du bâtiment.
Les auteurs présumés, deux hommes âgés d’une quarantaine et d’une cinquantaine d’années, ont été arrêtés le soir même lors d’une manifestation pro-ukrainienne devant l’hôtel de ville de Marseille. Identifiés grâce à des images de vidéosurveillance, ils ont été placés en garde à vue pour « dégradations par substance incendiaire ou explosive ». Les chercheurs, employés du CNRS – l’un ingénieur et l’autre chimiste –, ont rapidement reconnu leur responsabilité dans la fabrication et le lancement des engins. Leurs professions suggèrent une maîtrise technique ayant facilité la conception des dispositifs.
Moscou a immédiatement condamné l’incident, le ministère russe des Affaires étrangères dénonçant une « attaque terroriste » aux motifs politiques. Maria Zakharova, porte-parole du ministère, a exigé des « mesures complètes » pour renforcer la sécurité des institutions russes en France. Parallèlement, le Comité d’enquête russe a ouvert une procédure pour « attaque contre des personnes ou institutions bénéficiant d’une protection internationale ».
Les autorités françaises ont réaffirmé leur engagement à protéger les représentations diplomatiques, conformément au droit international. Le ministère des Affaires étrangères a condamné « toute atteinte à la sécurité des emprises diplomatiques », tout en garantissant une enquête approfondie sous l’autorité du parquet de Marseille. Nicolas Bessone, procureur de la République à Marseille, a confirmé la poursuite des investigations pour déterminer les motivations exactes des suspects et d’éventuels complices.
L’implication de chercheurs du CNRS soulève des interrogations sur les contrôles internes et l’utilisation détournée de compétences scientifiques. Si le CNRS n’a pas encore communiqué officiellement, cet incident risque d’entacher sa réputation, notamment en matière de sécurité des laboratoires et de gestion du personnel.
L’arrestation des suspects lors d’un rassemblement pro-ukrainien interroge sur la frontière entre activisme politique et actions illégales. Les organisateurs de la manifestation ont dénoncé une récupération de leur cause, affirmant n’avoir aucun lien avec les actes commis. Ce cas illustre les défis liés à la surveillance des mouvements sociaux dans un contexte géopolitique tendu.
Les analyses toxicologiques des résidus chimiques et l’examen des preuves vidéo constitueront des éléments clés du dossier. Les suspects, toujours en garde à vue, devraient être présentés à un juge d’instruction dans les prochains jours, avec des chefs d’inculpation susceptibles d’être élargis en fonction des découvertes.
Cet incident survient dans un contexte déjà dégradé par le conflit ukrainien et les sanctions économiques. Si la France a répondu aux demandes russes de renforcement sécuritaire, la gestion judiciaire de cette affaire sera scrutée par Moscou, susceptible d’y voir un test de la coopération bilatérale.
L’attaque contre le consulat russe de Marseille met en lumière les tensions persistantes liées à la guerre en Ukraine, ainsi que les risques de radicalisation individuelle au sein même des institutions académiques. Alors que la procédure judiciaire française suit son cours, cet épisode rappelle l’impératif de protéger les missions diplomatiques tout en préservant les libertés publiques. Les réponses apportées par les autorités des deux pays influenceront non seulement l’issue de cette affaire, mais aussi les dynamiques complexes des relations internationales en période de crise. Source
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