Cessez-le-feu à Gaza : Israël relève son niveau d’alerte, la tension monte
L’armée israélienne a annoncé dimanche 23 février relever son « niveau d’alerte opérationnelle » autour de la bande de Gaza. Cette décision intervient après les déclarations du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui a affirmé que le pays est prêt à reprendre les combats « à tout moment ». Cette situation fait suite à une trêve fragile entre le Hamas et Israël, entrée en vigueur le 19 janvier après plus de 15 mois de conflit.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a également annoncé l’évacuation de 40 000 Palestiniens des camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nour Chams en Cisjordanie. Ces camps sont désormais vides de leurs habitants, et les soldats israéliens ont reçu l’ordre de se préparer à un séjour prolongé pour empêcher le retour des habitants et la résurgence du terrorisme.
Par ailleurs, Israël a retardé la libération de 620 prisonniers palestiniens, malgré la libération de six otages israéliens par le Hamas. Nétanyahou a justifié cette décision en exigeant la fin des « cérémonies humiliantes » imposées par le Hamas aux otages avant leur remise à la Croix-Rouge. Le Hamas a accusé Israël de mettre en péril l’accord de cessez-le-feu.
Une vidéo publiée par le Hamas montre deux otages israéliens suppliant Nétanyahou de les libérer. Cette vidéo, tournée à Nousseirat, a été qualifiée de « dérangeante » par le Forum des familles d’otages, qui y voit une « démonstration de cruauté particulièrement écœurante ».
La tension a également monté autour du sort de Shiri Bibas, une Israélienne capturée avec ses deux fils en octobre 2023. Nétanyahou avait juré de faire payer au Hamas la violation du cessez-le-feu, après avoir découvert que le corps restitué n’était pas celui de Shiri Bibas. Son autopsie n’a révélé aucun indice de blessure causée par un bombardement, contrairement aux affirmations du Hamas. Source
Soudan : Les FSR et leurs alliés signent une charte pour un gouvernement parallèle
Dans la nuit de samedi à dimanche, une réunion à huis clos à Nairobi a abouti à la signature d’une charte fondatrice. Cette initiative des Forces de soutien rapide (FSR) et de leurs alliés vise à créer un gouvernement parallèle au Soudan. Cette démarche intervient malgré les tensions diplomatiques croissantes entre le Soudan et le Kenya.
Le conflit entre les FSR et l’armée régulière soudanaise dure depuis près de deux ans. Il a déjà causé des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes. La situation humanitaire est catastrophique. La charte, consultée par l’AFP, prévoit la création d’un « gouvernement de paix et d’unité » dans les zones contrôlées par les rebelles. Les signataires s’engagent à construire un État laïque, démocratique et décentralisé, basé sur la liberté, l’égalité et la justice.
Le document ne précise pas où sera installé ce gouvernement parallèle. Il vise à mettre fin à la guerre et à assurer l’accès à l’aide humanitaire. Une nouvelle armée nationale, unifiée et professionnelle, refléterait la diversité du Soudan. Parmi les signataires figure une faction du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N), dirigée par Abdelaziz al-Hilu. Mohamed Hamdan Daglo, chef des FSR, n’était pas présent, mais son frère, Abdel Rahim Daglo, a signé le document.
Les Forces civiles unifiées, une coalition de partis politiques, de la société civile et de factions armées, ont confirmé la signature. Najm al-Din Drisa, leur porte-parole, a déclaré que ce gouvernement parallèle pourrait être formé d’ici un mois au Soudan. Cependant, cette initiative risque d’aggraver la fragmentation du pays. L’armée contrôle l’Est et le Nord, tandis que les FSR dominent l’Ouest et des parties du Sud.
Le Kenya a été critiqué pour avoir accueilli cette initiative. Le gouvernement soudanais a rappelé son ambassadeur à Nairobi, accusant le président kényan William Ruto de soutenir les FSR. Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Youssef, a déclaré que son pays n’accepterait pas la reconnaissance d’un gouvernement parallèle.
L’Union africaine qualifie le conflit de « pire crise humanitaire au monde ». Des centaines de milliers d’enfants souffrent de malnutrition sévère. La Ligue arabe a condamné toute mesure susceptible de diviser le Soudan. Les FSR sont accusées de crimes de guerre, notamment d’exécutions de masse et de violences sexuelles. Source
Guerre en Ukraine : Le Danemark renforce son aide, Zelensky prêt à démissionner
Le Danemark a annoncé une aide de 54 millions d’euros pour l’Ukraine, soulignant l’ampleur des besoins dans un pays dévasté par la guerre. Cette aide, qui se divise entre secours humanitaires et reconstruction, vise à soutenir les Ukrainiens dans les zones les plus touchées. Depuis 2022, le Danemark a déjà fourni plus de 134 millions d’euros d’aide humanitaire et 7,2 milliards d’euros d’aide militaire. Parallèlement, le pays a augmenté ses dépenses de défense à 3 % de son PIB, face à la menace russe.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait une déclaration surprenante lors d’une conférence à Kiev. Il serait prêt à quitter son poste en échange de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan et de garanties de sécurité. Cette proposition intervient alors que Donald Trump critique Zelensky et envisage de négocier seul la paix avec la Russie. Le Kremlin a salué ce dialogue, tandis que l’UE se mobilise pour renforcer sa défense autonome.
À l’occasion du troisième anniversaire de l’invasion russe, 13 dirigeants se sont réunis à Kiev pour réaffirmer leur soutien à l’Ukraine. Emmanuel Macron s’est rendu à Washington pour convaincre Trump de l’importance de soutenir l’Ukraine. Il a souligné la nécessité d’une force européenne en Ukraine après un éventuel accord de paix et d’un soutien logistique américain. Macron a également plaidé pour des garanties de sécurité, insistant sur l’intérêt de travailler avec les Européens.
La situation géopolitique se complique avec le revirement américain. Trump envisage de récupérer l’aide fournie à l’Ukraine, ce qui inquiète Kiev. Certains redoutent des concessions territoriales. Face à cette incertitude, les Européens cherchent à renforcer leur défense autonome. Un sommet spécial est prévu le 6 mars pour discuter de l’avenir de la sécurité en Europe. Source
Indonésiens torturés en Birmanie : Deux victimes rapatriées avec des blessures par balle
Deux ressortissants indonésiens, victimes de trafic d’êtres humains, ont été rapatriés jeudi soir après avoir subi une captivité marquée par des actes de torture en Birmanie. Le ministère indonésien des Affaires étrangères a confirmé que les deux hommes ont été blessés par balle aux jambes.
Ces deux victimes font partie d’un groupe de 46 Indonésiens rapatriés via l’aéroport international Soekarno-Hatta de Tangerang, dans la province de Banten. Judha Nugraha, directeur de la protection des citoyens et des personnes morales indonésiennes au sein du ministère, a précisé que les victimes ne souffrent d’aucun handicap permanent. Cependant, elles portent des blessures par balle aux jambes.
Nugraha n’a pas divulgué de détails sur l’identité des victimes ni sur les circonstances exactes ayant conduit à leurs blessures. Il a simplement indiqué qu’elles avaient été torturées par un groupe séparatiste à Myawaddy, en Birmanie. Par ailleurs, 270 autres Indonésiens restent encore bloqués à Myawaddy. Le ministère travaille activement à leur rapatriement dans les plus brefs délais.
Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les ressortissants indonésiens victimes de trafic d’êtres humains. Les autorités indonésiennes redoublent d’efforts pour assurer la sécurité et le retour de leurs citoyens. Source
Yémen : Un ministre exige l’arrestation des Houthis aux funérailles de Nasrallah
Le ministre yéménite de l’Information, Moammar al-Eryani, a réclamé l’arrestation de dirigeants houthis qui prévoient d’assister aux funérailles de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais. Selon Eryani, cette cérémonie servirait de couverture pour rassembler les chefs de l’axe iranien. Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah pendant plus de 30 ans, a été tué le 27 septembre lors d’une attaque israélienne. Ses funérailles sont prévues pour le 23 février à Beyrouth.
Dans un message posté sur X, Eryani a demandé au gouvernement libanais d’arrêter les dirigeants houthis et de les remettre au gouvernement yéménite reconnu internationalement. Il n’a pas nommé les responsables houthis concernés. Ni le gouvernement libanais ni les dirigeants houthis n’ont réagi à cette demande.
Bien que les Houthis n’aient pas officiellement annoncé leur participation, la chaîne Al-Masirah, proche des Houthis, a indiqué qu’une délégation yéménite serait présente. Eryani a affirmé que ce déplacement n’est pas une simple participation aux funérailles, mais une opportunité pour les chefs de l’axe iranien de se rassembler et d’évaluer la situation après les récents coups reçus.
L’aéroport de Beyrouth sera fermé pendant quatre heures durant les funérailles, qui se dérouleront dans la banlieue sud, un fief du Hezbollah. Le mouvement pro-Iran a annoncé que 79 pays seraient représentés. Par ailleurs, les funérailles de Hachem Safieddine, cousin de Nasrallah et figure influente du Hezbollah, auront également lieu dimanche. Safieddine avait été choisi pour succéder à Nasrallah avant d’être tué lors d’un raid israélien en octobre.
L’assassinat de Nasrallah, leader du puissant Hezbollah pendant des décennies, a provoqué une onde de choc au Liban et dans toute la région. Dimanche après-midi, des milliers de personnes sont attendues pour une procession à Bagdad ainsi que dans les villes saintes chiites de Najaf et Karbala. Source
Ibrahim Traoré : Un Dirigeant Controversé à la Tête du Burkina Faso
Le capitaine Ibrahim Traoré, actuel dirigeant de la transition au Burkina Faso, a pris le pouvoir en septembre 2022. Il a renversé le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, qu’il avait pourtant soutenu lors d’un précédent coup d’État contre l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré.
Né en 1988 à Bondokuy, Traoré a suivi une formation militaire à l’Académie militaire Georges Namoano. Il a rapidement gravi les échelons, devenant capitaine en 2020. Son ascension a été marquée par des missions de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme.
Depuis son arrivée au pouvoir, Traoré a joué un rôle clé dans le retrait de trois États d’Afrique de l’Ouest de la Cedeao. Le Burkina Faso, le Niger et le Mali ont créé l’Alliance des États du Sahel, une organisation alternative. Cette initiative reflète les tensions régionales et les défis sécuritaires auxquels ces pays sont confrontés.
Le régime de Traoré suscite des réactions mitigées au Burkina Faso. Certains médias lui attribuent un large soutien populaire, le comparant même à Thomas Sankara, un ancien chef militaire révolutionnaire. Cependant, les comparaisons s’arrêtent là. Sankara avait mis en œuvre des réformes politiques et sociales dans un contexte de guerre froide, tandis que Traoré gouverne dans une situation beaucoup plus instable.
Pour consolider son pouvoir, Traoré a lancé une campagne de restructuration. Il a réaffecté des recettes fiscales et minières aux caisses de la défense et mobilisé des volontaires pour combattre les extrémistes. Néanmoins, des rapports font état de conscription forcée et de répression violente des critiques. La junte a ciblé journalistes, dirigeants de la société civile et chefs de partis politiques.
Le coup d’État de septembre 2022 a également attiré l’attention de la Russie. Des campagnes de désinformation et d’ingérence étrangères menées par des groupes liés à Wagner ont été observées. Traoré a exigé le départ des troupes françaises, accusant la France d’être responsable des malheurs du pays. Depuis, des mercenaires russes ont été aperçus aux côtés du régime.
La situation sécuritaire au Burkina Faso reste précaire. Les événements violents liés à des groupes islamistes militants ont augmenté de 20 % depuis l’arrivée de Traoré au pouvoir. La violence s’est étendue à l’ensemble du pays, touchant presque toutes les régions. La junte affirme avoir déjoué plusieurs tentatives de coup d’État, mais la violence persiste.
Le nombre de victimes civiles liées aux groupes islamistes militants a presque doublé, passant de 3 621 en 2022 à 6 389 en 2024. La violence impliquant l’armée ou des milices soutenues par elle a également fait de nombreuses victimes civiles. L’insurrection islamiste radicale continue de s’étendre dans les campagnes, avec un coût humain élevé.
Le Burkina Faso fait face à un avenir incertain. L’armée s’est imposée comme l’acteur politique dominant, et l’insurrection islamiste radicale continue de s’étendre. Plus de 3 millions de personnes ont été déplacées par la violence, représentant plus de 10 % de la population. Le conflit et l’insécurité persistante ont également un impact sur l’éducation, avec un million d’étudiants potentiellement non scolarisés.
Les actions de Traoré auront des ramifications politiques, sécuritaires et économiques durables. Malgré les tentatives pour le présenter comme un réformateur, les défis auxquels le Burkina Faso est confronté sont immenses. Source
Négociations Historiques entre la Somalie et l’Éthiopie à Ankara
Les premières négociations techniques entre la Somalie et l’Éthiopie, sous la médiation de la Türkiye, se sont déroulées à Ankara. Ces discussions marquent une étape cruciale dans le processus de stabilisation de la Corne de l’Afrique. Hakan Fidan, chef de la diplomatie turque, a joué un rôle central en s’entretenant individuellement avec les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
Gedion Timothewos, ministre éthiopien, et Ali Mohamed Omar, ministre somalien, ont participé à ces pourparlers. Fidan a souligné l’importance de ces négociations dans un monde polarisé. Il a insisté sur l’opportunité historique de transformer les défis régionaux en opportunités. La Türkiye s’engage à faciliter ce processus et à soutenir activement les mesures à venir.
Les discussions ont porté sur des projets de connectivité, notamment les corridors de transport et les réglementations douanières. Les exemples des projets Bakou-Tbilissi-Kars et de la route de développement ont été mis en avant. Les parties ont également échangé sur les projets portuaires et l’impact positif des corridors de transport sur le développement régional.
Une déclaration commune a été adoptée à l’issue de ce premier cycle de négociations. Les délégations ont convenu d’organiser un deuxième cycle en mars 2025, toujours sous l’égide de la Türkiye. Cette déclaration souligne la détermination des parties à concrétiser une vision de développement durable fondée sur l’intérêt mutuel.
Les prochaines étapes incluront des discussions approfondies sur les aspects concrets de la coopération économique entre les deux pays. La Türkiye continuera de jouer un rôle clé dans ce processus, en facilitant les négociations et en soutenant les initiatives régionales. Source
Israël renforce sa présence militaire dans la zone tampon du Golan syrien
Des images satellite révèlent qu’Israël établit une présence durable dans la zone tampon du Golan syrien. L’armée israélienne a implanté sept nouveaux avant-postes le long de la zone démilitarisée du plateau du Golan, selon des images satellite publiées par le quotidien israélien “Ha’Aretz”. Ces implantations s’inscrivent dans un plan visant une présence durable dans cette région située dans le sud de la Syrie.
Les récentes images prises par satellite témoignent de l’implantation de bases militaires israéliennes le long de la frontière syrienne. Plus précisément, ces bases se trouvent dans la “zone de désengagement”, une zone théoriquement démilitarisée et supervisée depuis 1974 par l’UNDOF, une force des Nations unies chargée d’observer le respect de ce “désengagement”.
Les photos satellite montrent que l’armée israélienne a établi au moins sept bases fortifiées. Ces bases s’étendent du versant syrien du mont Hermon jusqu’à Tell Kudna, dans la partie sud, près du “Triangle”. Ce territoire, connu sous le nom de “Ha’Meshullash”, est un point stratégique où se jouxtent les lignes de cessez-le-feu et les frontières entre Israël, la Syrie et la Jordanie.
Les bases fortifiées s’étendent du nord au sud, du mont Hermon à Tell Kudna, en passant par Hadar, Jubata Al-Khashab, Hamidiya, Quneitra et Qahtaniya. Cette implantation militaire vise à protéger les localités israéliennes implantées sur le Golan syrien, une région annexée à 90 % par Israël en 1981.
Après l’effondrement du régime de Bachar El-Assad le 8 décembre 2024, les forces de Tsahal étaient entrées dans la zone démilitarisée séparant la Syrie d’Israël. Leur mission était d’établir une ligne défensive pour protéger les localités israéliennes implantées sur le Golan syrien. Source