Pourquoi l’Anses veut bannir les produits au soja des cantines

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment émis une recommandation surprenante. Elle déconseille la consommation d’aliments à base de soja dans les cantines scolaires, les restaurants d’entreprises, les hôpitaux et les Ehpad. Cette décision repose sur la présence d’isoflavones, des substances végétales proches des hormones féminines. Ces isoflavones peuvent interférer avec le système hormonal et entraîner des effets indésirables sur la santé, notamment sur le système reproducteur.

L’Anses a établi des seuils toxicologiques pour les isoflavones. Pour la population générale, ce seuil est de 0,02 mg par kg de poids corporel par jour. Pour les femmes enceintes, les femmes en âge de procréer et les enfants prépubères, ce seuil est réduit à 0,01 mg/kg. Une étude a révélé que ces seuils sont souvent dépassés par les consommateurs d’aliments à base de soja. Par exemple, 76% des enfants de 3 à 5 ans et 53% des filles de 11 à 17 ans consommant ces aliments dépassent les seuils recommandés.

Face à ces constats, l’Anses invite les acteurs de l’agroalimentaire à revoir leurs techniques de production. Les teneurs en isoflavones peuvent varier considérablement d’un produit à l’autre. Par exemple, les biscuits apéritifs à base de soja contiennent 100 fois plus d’isoflavones que la sauce soja. Cette variabilité dépend de la variété de soja, des conditions de culture et des procédés de fabrication. L’Anses encourage donc les industriels à adopter des techniques permettant de réduire ces teneurs.

En attendant des solutions concrètes, l’Anses recommande de diversifier les sources d’aliments végétaux. Les légumes secs autres que le soja sont nettement moins riches en isoflavones. Cette diversification permettrait de limiter les risques pour la santé tout en maintenant une alimentation équilibrée.

L’avis de l’Anses contribuera à la révision de l’arrêté relatif à la qualité nutritionnelle des repas en restauration scolaire. Le texte actuel, datant de 2011, doit être mis à jour pour intégrer ces nouvelles recommandations. L’Anses partagera également ses valeurs toxicologiques de référence avec ses homologues européens pour une harmonisation des normes. Source

Cette recommandation soulève des questions sur l’avenir des produits à base de soja dans les cantines. Comment les établissements vont-ils s’adapter à ces nouvelles directives ? Quelles alternatives vont-ils proposer ? Laissez votre avis en commentaire.

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