Le Royaume-Uni prêt à abandonner la taxe Gafa pour éviter les tarifs douaniers de Trump

Le Royaume-Uni envisage de renoncer à la taxe sur les géants du numérique, mise en place en avril 2020, pour éviter des droits de douane punitifs imposés par les États-Unis. Cette taxe, qui rapporte 800 millions de livres, est en discussion avec Washington. Le gouvernement travailliste, qui s’apprête à la supprimer, cherche à éviter des tarifs douaniers réciproques annoncés par Trump le 2 avril.

Cette décision, bien que pragmatique, est paradoxale. En 2018, un gouvernement tory avait instauré cette taxe, se vantant d’être le premier à le faire alors que l’UE tardait à agir. Aujourd’hui, le gouvernement de centre gauche pourrait renoncer à 800 millions de livres de recettes fiscales. Cela survient alors qu’il prévoit de réduire les dépenses sociales, notamment en supprimant 5 milliards d’allocations maladie longue durée et en annonçant potentiellement 10 000 suppressions de postes de fonctionnaires.

La chancelière de l’Échiquier, Rachel Reeves, a confirmé ces discussions lors d’une émission politique sur la BBC. Elle a refusé de garantir le maintien de cette taxe de 2 % sur les revenus des entreprises numériques comme Google, Meta ou Amazon. Londres et Washington négocient un accord commercial limité, centré sur le secteur technologique. Une modification de cet impôt pourrait en faire partie.

Les taxes européennes sur les géants américains de la tech, ainsi que leurs obligations de modération de contenus, irritent l’administration Trump. Le Royaume-Uni, avec un excédent commercial modeste sur les biens, craint des représailles. Trump juge injuste la TVA de 20 % sur les importations au Royaume-Uni. Le pays exporte 60 milliards de biens vers les États-Unis, rendant certains secteurs vulnérables à des hausses de tarifs douaniers.

Londres a déjà commencé à séduire Washington en ne signant pas la déclaration finale du sommet de l’IA à Paris. Une modification de la loi sur le droit d’auteur, favorisant les géants de l’intelligence artificielle, est également en discussion. Faute d’accord au sein de l’OCDE, plusieurs pays ont mis en place unilatéralement la taxe Gafa, malgré les plaintes de Washington. Elle rapporte plus de 800 millions d’euros en France, qui prélève aussi des taxes pour financer la création française.

La France, quant à elle, affiche sa fermeté face aux géants américains du numérique. Dans un contexte où l’UE se montre plus réactive que Londres face à Washington, Bercy reste inflexible. Source

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