Le tribunal correctionnel de Toulon a vu défiler ce jeudi une élue locale bien connue : Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer. À ses côtés, deux hommes de son entourage politique immédiat : un ancien directeur général des services et son actuel directeur de cabinet. En ligne de mire, deux accusations précises de prise illégale d’intérêts. Si la justice suit les réquisitions du parquet, l’édile pourrait perdre très rapidement son mandat.
Les faits remontent à 2021. Cette année-là, la maire aurait obtenu un permis de construire jugé irrégulier, dans le cadre de travaux réalisés à son domicile personnel. Parallèlement, elle aurait facilité le recrutement d’un proche au poste de chargé de mission à la mairie. Cet homme est ensuite devenu son directeur de cabinet. Problème : ce même individu lui aurait prêté 100.000 euros en deux temps, destinés à financer son projet immobilier.
Le procureur Laurent Robert ne mâche pas ses mots : « confusion totale entre la sphère personnelle et le mandat de maire », a-t-il dénoncé. Pour le ministère public, cette situation justifie une réponse ferme. Il demande deux ans de prison avec sursis, cinq ans d’interdiction d’exercer une fonction publique, et surtout, cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Autrement dit, Nathalie Bicais pourrait être écartée immédiatement de ses fonctions, même en cas d’appel.
Les prévenus, eux, plaident la bonne foi. Ils reconnaissent des maladresses, mais nient toute volonté délictueuse. La défense devait s’exprimer en fin de journée.
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