Télétravail aux États-Unis : deux touristes passent par la case prison
Charlotte Pohl et Maria Lepère, deux auto-entrepreneuses néo-zélandaises, ne s’attendaient pas à ce que leur escale à Hawaï tourne au cauchemar. Arrivées sans itinéraire précis, les jeunes femmes ont été arrêtées par les services douaniers américains pour avoir mentionné qu’elles télétravaillaient. Résultat : une nuit en prison et une expulsion expéditive.
Un ESTA, mais pas un visa de travail
La France, comme la Nouvelle-Zélande, bénéficie du programme d’exemption de visa des États-Unis. Cela permet aux ressortissants d’obtenir une autorisation électronique de voyage (ESTA) pour un séjour de 90 jours maximum. Toutefois, ce document est strictement réservé au tourisme, au transit, ou à certaines activités non rémunérées comme assister à des conférences ou des réunions professionnelles.
Télétravailler pendant ce séjour, même pour une entreprise étrangère, reste formellement interdit.
Ce que dit la loi américaine
La loi américaine sur l’immigration est claire : toute activité assimilable à un emploi, même non rémunérée localement, nécessite un visa spécifique. Cela comprend répondre à des e-mails professionnels, publier du contenu commercial ou encore traduire des documents à distance. Ce détail échappe souvent aux voyageurs numériques.
« Elles ont dit la vérité… et c’était une erreur »
Lors de leur arrivée à Hawaï, Charlotte et Maria ont été interrogées sur leurs ressources. Elles ont honnêtement déclaré qu’elles gagnaient leur vie comme traductrices et designers indépendantes. Les agents ont immédiatement interprété cela comme une tentative de travail illégal.
Menottées, enfermées, privées de téléphone et logées avec des détenues accusées de délits plus graves, elles ont ensuite été expulsées sans avoir mis un pied hors de l’aéroport.
Un cas qui divise les réseaux sociaux
Sur Reddit, où elles ont raconté leur histoire, les réactions oscillent entre indignation et approbation. Sur X (ex-Twitter), l’affaire est devenue virale. Palmer Luckey, fondateur d’Oculus et proche de Donald Trump, a salué l’application rigoureuse de la loi, rappelant que lui-même demande systématiquement un visa de travail pour ses déplacements.
Télémigrants sous surveillance
Avec l’essor du télétravail, de plus en plus de freelances sillonnent le monde. La frontière entre travail à distance et immigration économique devient floue. Pour les États-Unis, c’est une zone grise qu’ils préfèrent encadrer strictement.
Les autorités n’ont pas les moyens de contrôler chaque e-mail envoyé depuis une plage de Floride, mais la moindre déclaration mal calibrée à la douane peut suffire à tout faire basculer.
Des cas similaires déjà rapportés
Ce n’est pas la première fois qu’un voyageur étranger est arrêté pour travail présumé avec un ESTA. En 2019, un développeur espagnol avait été expulsé pour avoir déclaré assister à une conférence tech… en filmant les coulisses pour sa chaîne YouTube.
Quelles alternatives ?
Pour éviter ce genre de mésaventure, les autorités américaines recommandent aux professionnels itinérants de demander un visa adapté : visa B-1 pour les réunions, visa O pour les talents exceptionnels, ou visa H-1B pour un emploi formel. Les journalistes doivent demander un visa I.
Le cas de Charlotte et Maria rappelle l’importance de bien comprendre les conditions d’entrée aux États-Unis. Télétravailler depuis un autre pays ne signifie pas toujours être libre de le faire. À l’heure où le travail en ligne se banalise, les frontières juridiques, elles, restent rigides. Source
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