Négociations Russie-USA sur l’Ukraine : Vers une trêve ou une impasse ?
Une centaine de drones russes ont frappé l’Ukraine, causant des blessés. Des délégations russe et américaine se rencontreront lundi en Arabie saoudite pour des négociations qualifiées de « difficiles » par le Kremlin. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à une pression accrue sur Vladimir Poutine pour arrêter les frappes. Les discussions entre Ukrainiens et Américains à Riyad ont été productives, selon le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov.
Les négociations russo-américaines visent un moratoire sur les frappes énergétiques. Cependant, le Kremlin tempère les attentes, soulignant la complexité des discussions. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que ces négociations seraient ardues. La délégation ukrainienne sera menée par le ministre de la Défense, Roustem Oumerov, tandis que la Russie enverra des représentants de moindre notoriété.
L’accord céréalier sera également à l’ordre du jour. Moscou insiste sur la reprise de cet accord, crucial pour l’alimentation mondiale. Steve Witkoff, émissaire spécial de Donald Trump, espère des progrès significatifs, notamment concernant la mer Noire. En parallèle, l’armée ukrainienne a repris le village de Nadia dans la région de Louhansk, un succès rare sur le terrain.
Les attaques russes se poursuivent, avec des frappes massives sur Kiev, faisant trois morts et dix blessés. Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés à faire pression sur Moscou pour mettre fin au conflit. L’Ukraine réplique en attaquant des cibles militaires et énergétiques en Russie. Dans la région de Rostov, un homme est mort dans une attaque de drone.
L’armée russe a repris la localité de Sribné dans l’Est ukrainien. Les discussions diplomatiques continuent, mais les divergences restent profondes. L’issue des négociations reste incertaine, mais les enjeux sont cruciaux pour la paix dans la région.
Gaza : 50 000 morts, Israël intensifie ses offensives
Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a annoncé dimanche un bilan de 50 021 morts depuis le début de la guerre avec Israël. L’armée israélienne a lancé une offensive à Rafah, encerclant un quartier tout en poursuivant ses opérations dans le nord. Cette reprise des hostilités coïncide avec des frappes au Liban contre le Hezbollah et des tirs de missiles yéménites sur Israël.
Après deux mois de trêve, Israël a rompu le cessez-le-feu avec le Hamas le 18 mars. L’attaque du Hamas sur le sol israélien a déclenché la guerre le 7 octobre 2023. L’offensive israélienne a fait 50 021 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas. L’ONU juge ces chiffres fiables. La Défense civile de Gaza confirme également plus de 50 000 morts.
L’AFP n’a pas pu vérifier ces chiffres indépendamment. En Israël, l’attaque du Hamas a causé la mort de 1 218 personnes, en majorité des civils. Dimanche, l’armée israélienne a appelé les habitants de Tel al-Sultan à Rafah à évacuer, larguant des affichettes par drone. L’armée a ensuite annoncé avoir encerclé ce quartier.
Au printemps 2024, une offensive similaire avait déjà eu lieu à Rafah. Des centaines de milliers d’habitants s’étaient déplacés vers le sud. Après plusieurs semaines de désaccord, Israël a repris ses bombardements sur Gaza mardi, envoyant des soldats au sol pour forcer le Hamas à libérer 58 otages. L’armée a également mené des opérations à Beit Hanoun, frappant plusieurs cibles du Hamas.
En parallèle, Israël a mené des frappes au Liban samedi, faisant huit morts. Dimanche, de nouvelles frappes ont eu lieu, faisant un mort. Les rebelles houthis du Yémen, alliés du Hamas, ont repris leurs tirs sur Israël. L’armée israélienne a intercepté un missile venant du Yémen, visant l’aéroport Ben Gourion.
Le Hamas a confirmé la mort de Salah al-Bardawil, membre de son bureau politique, dans une frappe aérienne israélienne. Salah al-Bardawil, 65 ans, a été tué avec sa femme près de Khan Younès. Né en 1959, il avait rejoint le Hamas en 1987, devenant porte-parole puis membre du bureau politique en 2021. Il dénonçait la coopération sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et Israël, prônant la lutte armée.
RDC : Le M23 maintient ses troupes à Walikale malgré l’annonce de retrait
Le groupe armé antigouvernemental M23 est toujours présent à Walikale, selon des habitants de cette ville récemment conquise dans l’est de la RDC. Pourtant, le M23 avait annoncé la veille son intention de se retirer pour favoriser le dialogue avec le gouvernement.
Les habitants et une source militaire congolaise, ayant requis l’anonymat, confirment qu’aucun combat n’était signalé dimanche autour de Walikale. Cette ville, située dans la province du Nord-Kivu, avait été bombardée par l’aviation de la RDC les jours précédents.
En revanche, des combats opposent le M23 et des miliciens progouvernement Wazalendo patriotes à Nyangezi, dans la province voisine du Sud-Kivu. Cette localité se trouve à une vingtaine de kilomètres au sud de Bukavu, chef-lieu aux mains du groupe armé depuis la mi-février.
Le M23 a annoncé samedi repositionner ses forces hors de Walikale et ses environs. Le groupe souhaite favoriser des conditions propices aux initiatives de paix et à un dialogue politique. Cependant, il a soutenu qu’il ne laisserait pas l’armée de la RDC revenir dans le secteur où vivent quelque 60 000 habitants. Toute provocation ou attaque entraînera une annulation automatique de cette décision.
En prenant position à Walikale, le M23 avance pour la première fois depuis 2012 aussi loin vers l’ouest à l’intérieur de la RDC. Samedi soir, les forces armées de RDC (FARDC) ont répondu qu’elles allaient observer avec vigilance ce retrait annoncé. Elles s’abstiendront de toute action offensive, invitant les milices progouvernementales à en faire autant afin d’encourager la désescalade.
La ministre des Affaires étrangères de RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, a déclaré que le gouvernement allait voir si le M23 se retirait effectivement de Walikale et s’il cherchait à privilégier le dialogue. Le Rwanda, dont quelque 4000 soldats appuient le M23 selon des experts de l’ONU, a salué dimanche les annonces du M23 et des FARDC. Le Rwanda souhaite un règlement politique et sécuritaire durable pour la région.
À Walikale, il n’y a pas eu de bombardements dimanche matin. Les combattants du M23 sont encore présents, selon un habitant de la ville. Une source médicale locale a confirmé que l’avion des FARDC n’était pas venu bombarder et que les troupes du M23 étaient toujours à Walikale.
La situation est calme, a dit un militaire des FARDC. Les forces armées se trouvent à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Walikale, sans pouvoir confirmer si le M23 avait entamé son retrait.
Mais à Nyangezi, des habitants ont fait état de combats entre le M23 et Wazalendo. Les affrontements ont repris, au lendemain de combats similaires. La situation est chaotique, tout le monde est enfermé chez soi.
Des discussions directes prévues le 18 mars à Luanda entre Kinshasa et le M23 ont été annulées à la dernière minute. Cependant, les présidents de la RDC, Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame, ont réaffirmé leur engagement à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Cette rencontre-surprise a été organisée par le Qatar à Doha.
Sur le terrain, des combats se sont poursuivis. Le M23 a pris Walikale, située à la jonction de deux routes menant à Goma et Bukavu, toutes deux situées à environ 230 kilomètres de là.
Walikale est proche de gisements d’or et de la mine d’étain de Bisie, la troisième du monde sur le plan de la production. Les activités sont arrêtées depuis la mi-mars.
Vers le nord-ouest, la route mène à la grande ville de Kisangani. Muhoosi Kainerugaba, chef d’état-major de l’armée ougandaise et fils du chef de l’État Yoweri Museveni, a annoncé sur X que les troupes ougandaises ou le M23 entreraient dans une semaine.
L’Ouganda, dont des soldats sont présents dans l’est de la RDC, joue un jeu ambigu selon des analystes. Muhoozi Kainerugaba est connu pour ses commentaires débridés et ses provocations sur X.
Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont été décrétés depuis 2021, mais jamais longtemps respectés.
Trump Menace d’Anéantir les Houthis après une Nouvelle Attaque
Donald Trump a déclaré que les rebelles Houthis seront « complètement anéantis » suite à une quatrième attaque contre un porte-avion américain. Le président américain a également exigé que l’Iran cesse immédiatement son soutien aux rebelles yéménites. Les Houthis ont revendiqué cette attaque en réponse aux frappes américaines.
Les frappes américaines ont ciblé Sanaa et d’autres régions du Yémen, faisant 53 morts et 98 blessés. Washington affirme avoir éliminé plusieurs hauts responsables du mouvement. Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont intensifié leurs attaques contre des navires américains et israéliens, obligeant ces derniers à contourner la mer Rouge.
Le Yémen est en proie à une guerre civile depuis 2014, qui a causé des centaines de milliers de morts et une catastrophe humanitaire. Les Houthis, alliés du Hamas, ont mené plusieurs attaques en solidarité avec les Palestiniens. Les États-Unis sont déterminés à restaurer la liberté de navigation dans la mer Rouge.
Les Houthis avaient cessé leurs attaques après une trêve à Gaza, mais les ont reprises après le refus d’Israël d’acheminer l’aide humanitaire. Les États-Unis ont intensifié leurs frappes contre les fiefs rebelles. Mike Waltz, conseiller de Trump, a souligné l’importance de garder les voies maritimes ouvertes pour la sécurité nationale.
Les Houthis disposent de missiles avancés fournis par l’Iran, ce qui complique la situation. La communauté internationale observe avec inquiétude l’escalade des tensions. Laissez un commentaire pour partager votre avis sur cette situation complexe.
L’euphorie qui avait suivi la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024 semble déjà lointaine. Début mars 2025, près de 1 500 personnes ont été tuées en quelques jours dans l’ouest du pays. Ces violences ont été déclenchées par une attaque des partisans du clan Assad contre les forces de sécurité et leurs alliés. Les représailles ont été brutales : un millier de civils, majoritairement alaouites, ont été victimes d’exécutions sommaires. Les vidéos de ces exactions ont choqué les Syriens, qui espéraient un apaisement et une unité nationale sous la direction d’Ahmed al-Charaa. Ce dernier, ancien djihadiste d’al-Qaïda et chef du groupe islamiste sunnite radical HTC, est devenu président par intérim de la Syrie.
La transition en Syrie est-elle réellement menacée ? Faut-il craindre un nouvel embrasement du pays ? Ahmed al-Charaa pourra-t-il unifier une Syrie ruinée et morcelée en communautés ? Saura-t-il contrôler les éléments les plus radicaux de ses partisans et apaiser la soif de revanche des loyalistes pro-Assad ?
Le mouvement HTC, au pouvoir depuis trois mois, s’est-il véritablement déradicalisé ? Ou s’agit-il d’une stratégie pour séduire les Occidentaux ? Quelle place la Syrie veut-elle occuper sur l’échiquier régional ? Quelle est sa politique vis-à-vis des grandes puissances ? Faut-il soutenir la transition en Syrie ou rester circonspect ?
Ces questions restent sans réponse claire. La situation en Syrie demeure incertaine. Les Syriens attendent des actions concrètes de la part de leur nouveau dirigeant. La communauté internationale observe avec attention les événements. L’avenir de la Syrie est en jeu.
Massacres au Burkina Faso : Un Nettoyage Ethnique Sous Prétexte de Lutte Contre le Terrorisme
Au Burkina Faso, des massacres documentés révèlent une réalité glaçante. Derrière le prétexte de la lutte contre le terrorisme, un nettoyage ethnique ciblé s’installe dans le silence complice de la communauté internationale. Les récents massacres dans les villages de Kouka et Solenzo ne sont pas des incidents isolés, mais bien un cri lancé au visage d’une conscience mondiale sourde.
Des scènes horrifiantes montrent des civils sans défense devenus victimes de cette guerre. Ces crimes, documentés en son et en image, sont largement diffusés sur les réseaux sociaux, attisant ainsi les discours de haine et perpétuant la spirale de la violence ethnique. Des femmes, des enfants et des personnes âgées sont ligotés, torturés et exécutés sous les rires moqueurs de milices soutenues par l’armée burkinabè.
L’une des scènes les plus douloureuses montre une femme de l’ethnie peule torturée, incapable de bouger ses membres, tandis que son nourrisson est étendu près d’elle. Le vidéaste la nargue en lui demandant : « Crois-tu que les Peuls vont gouverner le Burkina Faso ? », et elle répond d’une voix faible : « Je ne sais rien de ce que tu dis. » La femme rend son dernier souffle, et les miliciens quittent les lieux en emportant le nourrisson.
Ces scènes ne laissent aucun doute quant à la réalité de ce qui se passe là-bas. Il ne s’agit plus simplement de violations des droits humains, mais bien d’un génocide méthodique, dissimulé derrière le prétexte de la lutte contre le terrorisme.
Les massacres survenus récemment au Burkina Faso ne sont pas les premiers, et peut-être pas les derniers. En février 2024, des images et vidéos ont montré des massacres de civils perpétrés par l’armée burkinabè. En mai, l’armée est revenue pour commettre d’autres massacres, justifiant ses actes en accusant les civils de collaborer avec les terroristes, et a froidement tué plus de 200 agriculteurs.
Les mêmes villages attaqués par l’armée ont été repris en août dernier par le groupe Al-Qaïda, qui y a tué 600 civils. Mais des rapports ont révélé par la suite que l’armée avait contraint ces civils à creuser une tranchée à l’extérieur de leur village, puis s’en était servi comme boucliers humains face à Al-Qaïda.
Il est clair que le ciblage des civils, pris entre l’enclume et le marteau, dans la région du Sahel en général, et au Burkina Faso en particulier, révèle un schéma répétitif de violence dirigée contre certaines catégories de la société, notamment la communauté peule. Cette communauté, l’une des plus anciennes et respectées du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, est accusée injustement de collusion avec les groupes jihadistes.
Bien que l’ethnie peule soit présente dans tous les pays de la région, elle est décrite comme la plus exposée aux injustices sociales, politiques et économiques. Ces vulnérabilités ont été exploitées par les groupes terroristes, en plus de la faiblesse de l’État et de son autorité. Cela a permis à l’organisation Al-Qaïda de recruter, ces dernières années, d’importantes figures issues des Peuls, comme Amadou Koufa, chef du Front de libération du Macina.
Selon plusieurs rapports et statistiques, la communauté peule est celle qui souffre le plus des exactions d’Al-Qaïda au Mali et au Burkina Faso. Pourtant, les armées de ces pays traitent tous les Peuls comme s’ils étaient affiliés à Al-Qaïda, les exécutant sans enquête ni procès.
Cette situation dramatique n’a trouvé aucun écho dans le monde. Les gouvernements concernés gardent le silence, se contentant de défendre leurs armées et d’interdire à toute entité médiatique ou organisation de défense des droits humains de révéler ou d’enquêter sur ces massacres.
Quant aux organisations régionales, elles restent muettes. L’Union africaine n’a émis aucune condamnation officielle, tandis que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) continue d’ignorer totalement la situation. Même l’ONU, qui a longtemps revendiqué la protection des civils dans les zones de conflit, s’est contentée de suivre les événements dans un silence pesant.
Mais l’institution la plus silencieuse demeure la Cour pénale internationale, qui n’a jusqu’à présent pris aucune initiative, alors même que les crimes commis relèvent clairement de sa compétence.
Ce qui se passe au Burkina Faso est une illustration flagrante de l’effondrement de l’État. Quand des institutions supposées souveraines se retrouvent impliquées dans des opérations de tueries systématiques, quand le nettoyage ethnique devient une politique de fait, et que l’armée se transforme en milice politique, parler d’un gouvernement légitime devient une illusion.
Le capitaine Ibrahim Traoré et ses compagnons d’armes portent une responsabilité directe dans ce qui se passe, que ce soit en tant qu’ordonnateurs, complices ou simples spectateurs ayant fermé les yeux. Mais le problème ne réside pas seulement dans les auteurs de ces massacres, il réside aussi dans l’environnement international qui leur permet d’échapper à toute sanction. Le silence de la communauté internationale n’est plus une simple absence de position, il est devenu une forme de complicité indirecte. Source