Chapour II n’a pas attendu de naître pour devenir roi. En 309, alors qu’il n’était encore qu’un fœtus, la noblesse iranienne place symboliquement la couronne sur le ventre de sa mère. Une première historique. Cette décision surprenante permet à l’aristocratie de reprendre le contrôle du pouvoir après l’élimination brutale des héritiers légitimes. Le fils aîné d’Hormizd II est exécuté, le second aveuglé, le troisième emprisonné. Il ne reste plus que l’enfant à naître.
En choisissant un roi avant même sa naissance, l’élite sassanide impose un pouvoir qu’elle peut encadrer. Ce choix n’est pas anodin. Il reflète une volonté de stabilité politique dans une période troublée. Pendant l’enfance de Chapour, le pouvoir est confié à sa mère et aux grands dignitaires de la cour. Ils gouvernent en attendant qu’il devienne apte à régner.
Mais l’enfant roi se montre vite à la hauteur. Dès qu’il atteint l’âge de gouverner, Chapour II prend les rênes de l’empire. Il mène des campagnes militaires victorieuses, consolide les frontières et impose l’autorité royale. Son long règne, de 307 à 379, marque l’un des sommets de la dynastie sassanide.
Ce couronnement prénatal, au-delà de sa dimension symbolique, s’est révélé une stratégie politique efficace. En maîtrisant la succession, les nobles ont assuré une continuité du pouvoir. Et Chapour, loin d’être une simple marionnette, est devenu un des plus grands souverains de son époque. Source
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