Conflits en Afrique et au Moyen-Orient : quelles dérives en 2024 ?

Ukraine : Poutine cherche-t-il à séduire Trump avec une trêve calculée ?

La trêve pascale décrétée par Vladimir Poutine n’a pas duré. Et elle n’a pas apaisé les tensions. Annoncée comme un geste de paix, cette suspension des combats de trente heures a surtout servi à des manœuvres diplomatiques. Pour Volodymyr Zelensky, cette pause partielle dans les hostilités visait d’abord Washington, et plus précisément Donald Trump.

Le président russe joue-t-il la carte de la séduction diplomatique pour conserver une place à la table des négociations ? C’est ce que laisse entendre Kiev. Selon l’administration ukrainienne, cette trêve a été un prétexte. Un moyen d’envoyer un signal à Trump, qui menace de se désengager totalement si les pourparlers ne progressent pas.

Le cessez-le-feu, bien qu’entaché de violations de part et d’autre, a permis un rare échange de prisonniers. Un des plus importants depuis l’invasion russe de février 2022. Mais les combats n’ont pas vraiment cessé. Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir rompu la trêve dès les premières heures.

Du côté de Moscou, l’initiative est présentée comme un effort humanitaire. Mais le contexte politique international ne laisse que peu de place à la naïveté. La pression s’accentue sur Trump, qui, en pleine campagne, veut des résultats concrets. Et Poutine le sait.

Cette tentative de gel temporaire des combats n’a pas été prolongée. Aucun des deux belligérants n’a pris l’initiative de pousser plus loin l’effort de paix. Cela soulève une question : s’agissait-il vraiment d’une trêve ou simplement d’un coup diplomatique ? Source


Israël ferme ses portes à des élus français : que cache cette interdiction ?

Une délégation d’élus français de gauche s’est vu interdire l’entrée en Israël. Une décision confirmée par le ministère israélien de l’Intérieur, invoquant une loi nationale permettant de refouler tout individu perçu comme hostile à l’État d’Israël. Les visas de ces responsables politiques ont donc été annulés, empêchant leur visite prévue dans les territoires palestiniens.

Cette décision intervient dans un contexte de tension extrême. Sur le terrain, les combats se poursuivent à Gaza, et les discours politiques israéliens se durcissent. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, connu pour ses positions d’extrême droite, a provoqué une vive indignation. Dans une interview accordée à Galey Israel, il a affirmé sans détour que « ramener les otages n’est pas l’objectif le plus important », martelant la priorité de « détruire le Hamas » et d’en finir avec Gaza « une fois pour toutes ».

Ces propos ont déclenché une réaction immédiate du Forum des familles d’otages et de disparus. Dans un communiqué, elles ont exprimé leur colère : « Les familles n’ont qu’un mot ce matin : honte. Ce gouvernement a choisi d’abandonner les otages. » L’émotion est d’autant plus vive que les bombardements israéliens ont causé huit morts, lundi, dans la bande de Gaza, selon l’agence WAFa. Des habitations auraient été ciblées à l’est de Gaza-ville.

Israël semble vouloir contrôler non seulement son territoire, mais aussi le récit. En refusant l’entrée à des élus français, le gouvernement Netanyahou envoie un message clair : toute critique sera tenue à distance. Une position qui alimente le débat en France, où plusieurs voix s’élèvent contre cette entrave à la liberté de circulation et au dialogue politique international. Source


Soudan : pourquoi les journalistes dénoncent une guerre oubliée et dangereuse

Couvrir la guerre au Soudan devient une épreuve de survie pour les journalistes locaux. À Londres, lors de la Conférence humanitaire internationale du 15 avril, plusieurs professionnels soudanais ont lancé un cri d’alerte. Leur message est clair : sans protection, sans visibilité médiatique, leur travail se fait au péril de leur vie.

La guerre qui secoue le Soudan depuis un an n’attire plus les projecteurs. Pourtant, sur le terrain, les journalistes jouent un rôle vital. Ils documentent les violences, les déplacements forcés, les souffrances ignorées. Mais leur engagement leur vaut des menaces constantes. Ils subissent la pression des deux camps. Certains sont visés, d’autres contraints à la clandestinité.

Dans ce climat hostile, peu ont pu rester. La majorité travaille désormais depuis l’exil. Depuis l’étranger, ils continuent à rapporter les faits. Avec des moyens limités. Avec la peur au ventre pour leurs proches restés sur place. Ces voix exilées réclament aujourd’hui plus qu’un soutien symbolique. Elles veulent des garanties, des mécanismes concrets pour pouvoir informer sans risquer leur vie.

Le silence autour de ce conflit interroge. Pourquoi si peu de relais dans les grands médias internationaux ? Pourquoi ce désintérêt des puissances politiques occidentales ? En dénonçant l’abandon, ces journalistes rappellent une vérité simple : sans liberté d’informer, les violences restent invisibles. Source


Frappes américaines au Yémen : les Houthis annoncent 80 morts, pourquoi maintenant ?

Les frappes américaines sur le port stratégique de Ras Issa, dans la province de Hodeida au Yémen, ont fait 80 morts et plus de 150 blessés selon la chaîne Al-Massirah, proche des rebelles houthis. Ce bilan, le plus lourd enregistré depuis 15 mois de campagne militaire américaine dans la région, alimente une vive tension dans ce conflit déjà enlisé.

D’après le Commandement central américain (Centcom), l’objectif était clair : couper l’accès aux ressources pétrolières utilisées, selon eux, pour financer des actions qualifiées de terroristes par les États-Unis. Les infrastructures visées servaient à générer des revenus « illégaux » pour les Houthis, soutenus par l’Iran, dans un conflit qui s’étire depuis plus d’une décennie.

Au sol, les Houthis accusent Washington de cibler délibérément les zones civiles. Dans la nuit suivant les frappes, de nouvelles explosions ont été rapportées à Sanaa et dans ses environs, intensifiant l’escalade militaire. L’armée américaine confirme, de son côté, avoir agi pour « protéger la libre navigation » dans une zone maritime vitale pour le commerce mondial.

Dans les rues de Sanaa, des manifestations de colère ont éclaté. Des centaines de personnes ont scandé des slogans hostiles aux États-Unis et à Israël. Les Houthis affirment avoir riposté par des tirs de missiles contre Israël et visé deux porte-avions américains stationnés au large du Yémen.

Le porte-parole militaire Yahya Saree promet une intensification des attaques. Les autorités portuaires de Hodeida alertent sur une aggravation possible de la crise humanitaire, déjà dramatique.

Face à ces développements, la population yéménite continue de payer le prix fort d’un conflit qui semble s’éterniser. Source


Burkina Faso : les enfants au cœur d’un conflit qui s’aggrave sans répit

Les violences armées au Burkina Faso plongent les enfants dans un cauchemar quotidien. Selon un rapport récent de l’ONU couvrant la période de juillet 2022 à juin 2024, plus de 2.483 violations graves ont été documentées, touchant directement 2.255 enfants. Ce chiffre ne tient même pas compte des cas multiples subis par certains. Le pays traverse une crise humanitaire majeure, avec une intensification des attaques ciblant les civils.

La guerre, loin de faiblir, s’enracine dans toutes les régions du pays. Les conséquences sont dramatiques : plus de deux millions de déplacés internes, dont une majorité d’enfants. Ces derniers sont les premières victimes de la déscolarisation, de la malnutrition, de l’insécurité sanitaire et des violences physiques et psychologiques.

Sur le terrain, les ONG tentent de répondre à l’urgence, mais les besoins dépassent largement les capacités de réponse. L’ONU estime que 6,3 millions de personnes nécessitent une aide humanitaire immédiate, dont 3,4 millions d’enfants. Ces chiffres révèlent une situation critique : écoles fermées, centres de santé détruits, et villages abandonnés.

Les groupes armés et forces engagées dans le conflit sont tous accusés de violations. Les enfants, pris dans cette spirale, servent parfois de boucliers humains, ou sont enrôlés de force. Leur avenir reste incertain, dans un pays où la violence devient la norme.

Les communautés locales, elles aussi, s’effondrent sous le poids de la peur et du manque de ressources. Les appels à l’aide se multiplient, mais l’attention internationale reste timide. Source


Tigré : La paix menacée par une nouvelle fracture politique en Éthiopie ?

Le calme fragile instauré au Tigré après deux ans de guerre pourrait se briser. Dans cette région meurtrie du nord de l’Éthiopie, les tensions s’intensifient entre factions rivales du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cette rivalité oppose l’administration intérimaire dirigée par Getachew Reda, nommée par le gouvernement fédéral, à l’ancienne garde du TPLF conduite par Debretsion Gebremichael. Le cœur du conflit : la répartition du pouvoir et la gestion post-guerre.

Depuis la fin des hostilités en 2022, un million de personnes déplacées attendent encore un retour à la normale. Mais les infrastructures détruites, les écoles en ruine, et les hôpitaux hors d’usage freinent la reconstruction. Dans les rues de Mekele, capitale du Tigré, l’angoisse est palpable. Les habitants, traumatisés par un conflit qui aurait coûté la vie à 600 000 personnes, redoutent une rechute.

Certains fuient vers Addis-Abeba, d’autres retirent leurs économies. Des files se forment devant les banques, parfois à sec. Des familles racontent leur peur. Une mère confie à la BBC avoir perdu son fils dans la guerre. « Je ne veux pas revivre l’enfer », dit-elle.

Le climat politique se tend davantage avec une possible implication de l’Érythrée, déjà accusée d’exactions pendant le conflit. Selon The Continent, des cadres du TPLF envisageraient une alliance avec Asmara. Cette perspective renforce la méfiance et alimente les divisions.

Entre accusations publiques, manipulation médiatique, et absence de consensus sur le désarmement, les deux camps se rejettent la faute. La paix négociée à Pretoria semble suspendue à un fil, dans un pays où chaque parole politique peut raviver les flammes d’un conflit passé. Source


Et vous, ces tensions ignorées vous inquiètent-elles ? Laissez votre avis en commentaire ci-dessous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *