À Verdun, bien avant les obus et les tranchées de la Grande Guerre, la ville tenait déjà un rôle central dans une autre forme de violence. Du IXe au Xe siècle, la cité meusienne fut l’un des plus grands marchés d’esclaves de l’empire carolingien. Ce commerce, ignoré du grand public, alimentait notamment la demande en eunuques de l’Empire byzantin et du monde arabo-musulman.

Or, dans ces sociétés où la castration était interdite religieusement, cette pratique barbare devait être déléguée à des chrétiens. C’est ainsi qu’à Verdun, de jeunes esclaves slaves — à l’origine du mot “esclave” — étaient mutilés avant d’être envoyés à Byzance ou Damas. Les eunuques, prisés comme gardiens de harem ou fonctionnaires de cour, valaient jusqu’à 60 solidi pièce selon leur âge et leurs talents.
L’eunuchisme, documenté dès le XIIe siècle avant notre ère en Chine sous la dynastie des Chou, traversa les civilisations : Grecs, Romains, Byzantins… Tous utilisèrent ces hommes amputés de leur virilité pour servir dans les sphères privées du pouvoir. À Rome, Juvenal se moquait même des femmes de l’aristocratie qui préféraient les caresses “sans risque” de ces hommes transformés.
À l’époque médiévale, l’Église tenta par moments de condamner la pratique. Justinien Ier fit libérer tous les eunuques de l’Empire et imposa la peine du talion à leurs mutilateurs. Mais dès le IXe siècle, sous Léon VI, les peines furent adoucies : plus d’amendes que de condamnations. Ironie finale, certaines familles n’hésitaient pas à offrir un fils à la castration, espérant le voir gravir les échelons du pouvoir oriental.
Ce pan occulté de l’histoire de Verdun soulève des questions sur la brutalité des échanges entre Orient et Occident. Une barbarie bien européenne, dissimulée sous des étoffes chatoyantes et des récits exotiques. Source
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