Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois balayé les accusations de financement libyen lors de son procès. L’ancien président de la République, qui encourt dix ans de prison, a déclaré : « J’ai l’impression qu’on est parti du postulat que Nicolas Sarkozy était coupable et qu’il a fallu agréger des éléments disparates. »
Le commandant Frédéric Vidal, qui a dirigé les investigations policières pendant dix ans, a témoigné lundi 17 mars. Son récit, sobre et concis, a mis en lumière l’ampleur de l’enquête : plus de 1 300 procès-verbaux, 60 perquisitions, 500 scellés et 180 auditions. Vidal a qualifié cette enquête de « la plus longue et la plus intense de [s]a carrière ».
Nicolas Sarkozy, accompagné de son épouse Carla Bruni, a exprimé sa colère en arrivant au tribunal. « En venant cet après-midi, j’avais une telle colère en moi que j’ai dû faire une petite pause », a-t-il déclaré. Il a ensuite clamé son innocence, répondant aux questions du tribunal sur la vente d’Airbus en 2006 à la Libye. « J’étais ministre de l’Intérieur, je n’avais pas vocation à m’en occuper, ni de près, ni de loin », a-t-il soutenu.
La présidente du tribunal, Nathalie Gavarino, a interrogé Sarkozy sur ses liens avec l’homme d’affaires Alexandre Djouhri. Ce dernier a affirmé avoir œuvré à la réussite du contrat Airbus, ce que contestent plusieurs anciens responsables du groupe. Sarkozy a ironisé : « C’est une bonne nouvelle Madame la présidente ! Voilà enfin une bonne nouvelle ! »
Le procès se poursuit, et les plaidoiries des avocats des parties civiles sont attendues. L’issue de ce procès pourrait avoir des répercussions majeures sur la carrière politique de Nicolas Sarkozy.