Haïti au bord du chaos : la violence des gangs paralyse l’État
Port-au-Prince s’enfonce dans l’anarchie. Depuis plusieurs mois, des bandes armées imposent leur loi sur 85 % de la capitale haïtienne. Mieux équipés que la police, ces groupes criminels multiplient assassinats, enlèvements et violences sexuelles. Les Nations unies tirent la sonnette d’alarme : les gangs contrôlent désormais des axes stratégiques du pays, étendent leur influence au-delà de la métropole et sapent les fondements mêmes de l’État haïtien.
Les conséquences sont terrifiantes. L’administration publique est paralysée. L’accès à l’eau, à l’électricité, aux soins ou à l’éducation devient impossible dans de nombreuses zones. Plus de 40 000 soignants ont fui le pays. Seuls 20 % des structures hospitalières fonctionnent encore. En parallèle, la moitié des Haïtiens sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire aiguë.
Entre juillet 2024 et février 2025, plus de 4 200 personnes ont été tuées. À ce bilan s’ajoutent 1 356 blessés. Les lynchages se multiplient, exécutés par une population à bout. Des groupes d’autodéfense émergent, alimentant le cycle infernal de la violence.
Sur le plan politique, le gouvernement de transition mis en place peine à agir. Le Conseil présidentiel, censé conduire à des élections, est affaibli par les accusations de corruption. Le nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, nommé en novembre 2024, n’a pas encore redressé la situation.
La communauté internationale, inquiète mais divisée, a validé une mission d’appui à la sécurité conduite par le Kenya. Mais ses effectifs sont dérisoires : 416 policiers contre les 2 500 initialement prévus. Certains réclament une vraie opération de maintien de la paix sous mandat onusien. En attendant, le pays sombre chaque jour davantage. Lien 1 Lien 2
Netanyahu veut contrôler toute Gaza : vers un tournant militaire total ?
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré, ce lundi 19 mai, que son armée prendrait « le contrôle de tout le territoire de la bande de Gaza ». Cette déclaration intervient dans un contexte de bombardements massifs, intensifiés depuis octobre 2023, marquant une nouvelle phase dans le conflit.
Dans une vidéo postée sur Telegram, le dirigeant israélien a précisé que les combats étaient « intenses » et que l’armée progressait. Pour lui, aucun compromis n’est envisageable. Il affirme : « Nous ne cédons pas. Mais pour réussir, il faut agir de manière à ce qu’on ne nous arrête pas ».
Ces mots traduisent une volonté d’escalade, alors que la communauté internationale appelle, elle, à la retenue. Depuis plusieurs mois, Gaza est soumise à une pression militaire constante. Les frappes, les incursions et les pertes civiles font l’objet de nombreuses condamnations, notamment de la part de l’ONU et d’ONG.
Cette annonce pourrait renforcer les tensions dans toute la région, déjà instable. Le discours de Netanyahu ne laisse place à aucune négociation à court terme. L’objectif semble clair : établir une domination complète sur Gaza, sans conditions.
L’évolution rapide de cette situation pourrait provoquer une nouvelle réaction des puissances mondiales. Mais pour l’instant, Tel-Aviv maintient son cap. À mesure que les combats s’intensifient, la bande de Gaza reste au cœur d’un affrontement qui dépasse largement ses frontières. Source
La Russie prépare-t-elle une démonstration de force nucléaire contre l’Occident ?
La tension monte d’un cran sur le front diplomatique. Selon les renseignements militaires ukrainiens (HUR), Moscou s’apprêterait à effectuer un tir d’entraînement du missile balistique intercontinental RS-24 Yars, capable de porter une ogive nucléaire. Ce test, prévu entre le 18 et le 19 mai, aurait pour but de projeter un message clair : dissuasion et intimidation à l’égard de l’Ukraine, de l’Union européenne et de l’OTAN.
Le missile devrait être lancé depuis les abords du village de Svobodny, dans la région de Sverdlovsk, à une centaine de kilomètres au nord-est d’Ekaterinbourg. Même s’il ne transporterait qu’une ogive d’entraînement, sa puissance reste symboliquement colossale. Le RS-24 Yars peut transporter des charges nucléaires d’une puissance équivalente à un million de tonnes de TNT.
Le calendrier interroge. Ce test interviendrait quelques heures à peine avant un échange téléphonique attendu entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump. Une coïncidence qui paraît hautement stratégique dans le contexte de guerre et de tractations internationales.
Le dernier round de pourparlers à Istanbul, tenu le 16 mai, semble n’avoir rien modifié dans la posture russe. En choisissant de démontrer une force nucléaire, même simulée, Moscou envoie un signal à ses adversaires géopolitiques : la Russie entend peser lourd, même dans l’escalade psychologique.
Ce type d’annonce, relayée par les Ukrainiens, traduit également une guerre de communication. Elle rappelle combien l’équilibre mondial repose aujourd’hui sur une corde raide, et que chaque démonstration militaire peut provoquer un effet domino. Source
Crise à l’Est de la RDC : Faure Gnassingbé veut fédérer les médiations africaines
Réuni à Lomé ce samedi 17 mai, Faure Gnassingbé a présidé une séance stratégique inédite en tant que médiateur de l’Union africaine pour la crise en République démocratique du Congo. Le président togolais a appelé à unir les processus de paix en Afrique face à l’aggravation des tensions entre la RDC et le Rwanda.
Autour de lui, les figures majeures de la diplomatie africaine ont répondu présentes : Olusegun Obasanjo, Uhuru Kenyatta, Sahle-Work Zewde, Catherine Samba-Panza, Mokgweetsi Masisi, ainsi que le représentant onusien Xia Huang. Ensemble, ils ont échangé sur la fusion des mécanismes de Nairobi et de Luanda pour une réponse diplomatique unifiée.
Faure Gnassingbé a insisté sur l’urgence d’une coordination fluide et inclusive. Selon lui, cette harmonisation des efforts permettra d’éviter la fragmentation des initiatives régionales. « Les échanges ont permis de poser les fondations d’une démarche commune », a-t-il posté sur X.
L’initiative togolaise, qui marque une première depuis la prise de fonction de Gnassingbé en tant que successeur de João Lourenço, s’appuie aussi sur un soutien international accru. Les États-Unis et l’ONU confirment leur engagement. Massad Boulos, du Département d’État américain, a salué les progrès issus de la déclaration de principes entre Kinshasa et Kigali.
Le communiqué final évoque la nécessité d’associer davantage les acteurs du processus de Doha, Washington et les organisations régionales telles que la SADC et l’EAC. L’Union européenne, via Johan Borgstam, appelle aussi à renforcer les synergies en cours.
La réunion de Lomé pourrait bien redéfinir la méthode de résolution des conflits en Afrique centrale. Une nouvelle dynamique panafricaine est en train d’émerger, portée par des médiateurs aguerris. Source
Israël visé : les Houthis frappent encore malgré le cessez-le-feu US
Les Houthis du Yémen ont annoncé, dimanche 18 mai, avoir lancé deux missiles balistiques contre l’aéroport Ben Gourion, à proximité de Tel-Aviv. L’armée israélienne a immédiatement confirmé l’interception d’au moins un engin tiré depuis le Yémen. Cette offensive intervient deux semaines après un cessez-le-feu entre les Houthis et les États-Unis, négocié par le sultanat d’Oman.
Yahya Saree, porte-parole militaire des rebelles yéménites, a revendiqué les tirs en précisant qu’ils visaient à forcer Israël à lever le « siège » sur Gaza. Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les Houthis multiplient les frappes en soutien aux Palestiniens. Leur arsenal, fourni en partie par l’Iran, cible régulièrement Israël ainsi que des navires suspectés d’entretenir des liens avec l’État hébreu.
L’attaque du 18 mai n’est pas isolée. Le 4 mai dernier, un missile houthi avait déjà atteint la zone aéroportuaire de Ben Gourion, provoquant une suspension temporaire des vols par plusieurs compagnies internationales. Malgré les frappes israéliennes de représailles sur le territoire yéménite, les Houthis persistent.
L’accord entre Washington et les rebelles devait mettre fin aux tensions sur les routes maritimes stratégiques. Mais cette nouvelle attaque, clairement dirigée contre Israël, relance les inquiétudes. Donald Trump, prenant ses distances avec l’accord conclu par l’administration américaine, a prévenu que toute nouvelle attaque justifierait une réponse militaire immédiate des États-Unis.
En dépit de leur engagement à ne plus viser les navires américains, les Houthis maintiennent leur pression sur les intérêts israéliens. Une stratégie assumée qui inquiète Tel-Aviv et ses alliés.