En Turquie, l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a suscité une vive réaction. Principal opposant au président Recep Tayyip Erdogan, Imamoglu devait être désigné candidat de l’opposition aux élections présidentielles de 2028. Cependant, son arrestation mercredi 19 mars a bouleversé les plans politiques.
La veille, l’université d’Istanbul avait annulé son diplôme universitaire, un prérequis indispensable pour se présenter aux élections. Cette décision a été vivement contestée par Imamoglu, qui a dénoncé une manœuvre illégale. Le conseil d’administration de l’université n’était pas habilité à agir ainsi, selon lui.
L’arrestation d’Imamoglu s’inscrit dans un contexte de répression accrue contre l’opposition. Le pouvoir turc semble déterminé à éliminer toute menace potentielle. Imamoglu est accusé de corruption et d’extorsion, et est désigné comme le chef d’une « organisation criminelle à but lucratif ». Plusieurs dizaines de ses collaborateurs, d’élus et de membres de son parti ont également été arrêtés.
La situation à Istanbul est tendue. Tous les rassemblements et manifestations ont été interdits jusqu’à dimanche. La station de métro de la place Taksim est fermée, et l’accès aux réseaux sociaux est ralenti. Le président du parti CHP, Özgur Özel, a dénoncé un « coup de force » contre l’opposition.
Imamoglu, figure charismatique du CHP, est visé par plusieurs procédures judiciaires. En 2023, il avait déjà été empêché de se présenter à la présidentielle en raison d’une condamnation pour « insulte » à des responsables électoraux. Cette nouvelle arrestation pourrait marquer un tournant décisif dans la politique turque.
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