Zones à faibles émissions supprimées : quel avenir pour Toulon et TPM ?


L’Assemblée nationale a voté l’abrogation des ZFE mardi 17 juin

En adoptant le projet de loi sur la simplification de la vie économique, l’Assemblée nationale a provoqué un séisme politique et écologique. Mardi 17 juin 2025, les députés ont voté la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) à 275 voix contre 252. Une coalition transpartisane, menée par le Rassemblement national, a permis ce basculement inattendu.

Depuis plusieurs mois, les critiques se multipliaient contre ces zones accusées de pénaliser les ménages modestes. À Toulon et dans l’agglomération de TPM, cette décision soulève déjà interrogations et incertitudes.

Une majorité instable et inattendue

Ce vote s’est appuyé sur une alliance hétérogène. Le Rassemblement national, Les Républicains, Horizons, le MoDem et certains députés indépendants ont soutenu le texte. Plusieurs membres de La France insoumise ont également rejoint ce front inhabituel.

Pour Pierre Meurin (RN), figure de la contestation anti-ZFE depuis 2022, « cette adoption marque une victoire culturelle contre l’écologie punitive ». À l’opposé, Anne Stambach-Terrenoir (LFI) a dénoncé un « recul grave du droit environnemental ».

Toulon directement concernée

À Toulon, la ZFE imposerait des restrictions progressives aux véhicules les plus polluants, notamment dans les zones du centre et autour du port. Si la suppression était définitivement validée, les automobilistes pourraient voir ces obligations abrogées.

Mais les élus locaux restent prudents. La communauté d’agglomération TPM avait engagé d’importants investissements dans le cadre du plan climat. La remise en question de ces mesures pourrait impacter les subventions européennes accordées à ces projets.

Une fracture au sein du camp présidentiel

Le groupe présidentiel Ensemble a tenté de bloquer le texte en appelant à voter contre. Pourtant, 14 députés se sont abstenus et 8 ont voté pour. Cette division interne interroge sur la solidité de la majorité présidentielle, déjà mise à mal depuis les dernières élections européennes.

Le ministre de la Simplification, Laurent Marcangeli (Horizons), a quant à lui salué un texte « nécessaire pour alléger la pression administrative sur les territoires ».

Les enjeux sanitaires balayés ?

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a vivement critiqué le résultat du vote. Elle a rappelé que la pollution de l’air tue 48 000 personnes chaque année en France. « La santé publique ne peut pas devenir une variable d’ajustement politique », a-t-elle affirmé.

Dans le Var, la pollution due au trafic maritime et routier reste une source de préoccupation sanitaire majeure, notamment dans les quartiers proches de l’Arsenal ou de la gare.

Une mesure socialement impopulaire depuis son origine

Dès leur généralisation en 2021, les ZFE ont suscité une forte résistance, notamment chez les usagers contraints de conserver un véhicule ancien. À La Seyne-sur-Mer ou Hyères, de nombreux habitants estimaient subir une injustice sans alternatives crédibles en transports publics.

Une menace sur les aides européennes

Selon une note du Trésor, la suppression des ZFE pourrait faire perdre à la France 3 milliards d’euros dans le cadre du plan de relance européen. Une partie de ces fonds visait justement à financer les mobilités durables à l’échelle locale.

Le Conseil constitutionnel en arbitre

Avant d’être définitivement abrogée, la mesure doit encore passer le filtre de la commission mixte paritaire à la rentrée. Le Conseil constitutionnel pourrait aussi invalider le vote, en raison du caractère « cavalier législatif » du texte, sans lien direct avec l’objet initial du projet de loi.


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