Un quartier sous tension, un lieu public visé, des blessés graves : retour sur une fusillade glaçante qui réveille de vives inquiétudes à Rennes.
Panique à Villejean : fusillade en plein Subway, 4 blessés
Jeudi 17 avril 2025. Il est 17h30. Une fusillade éclate dans un restaurant Subway de la dalle Kennedy, au cœur du quartier Villejean à Rennes. En quelques minutes, la scène se transforme en zone de guerre : trois hommes cagoulés, l’un armé d’une Kalachnikov, ouvrent le feu. Le bilan est lourd : quatre blessés, dont trois par balles. Une autre victime est renversée dans la fuite des tireurs.
Cet acte de violence brutale en pleine journée alarme les habitants et les élus. Alors que les faits s’inscrivent dans un climat local déjà tendu, les questions affluent. Pourquoi ce lieu ? Pourquoi maintenant ? Et surtout, jusqu’où ira l’escalade de violence à Villejean ?
Un guet-apens en pleine heure de pointe
Les premières informations confirment un scénario de tension extrême. Selon plusieurs témoins, dont Charles Compagnon, élu d’opposition présent sur les lieux, tout débute quand des jeunes entrent précipitamment dans le Subway. Semblant fuir, ils sont bientôt rejoints par trois hommes encagoulés. L’un brandit une arme de guerre : une Kalachnikov.
Les agresseurs n’hésitent pas à tirer. Trois jeunes sont touchés. Une autre personne est percutée par un véhicule lors de la fuite des tireurs, venus avec des complices à bord de voitures prêtes à démarrer. Le choc est tel qu’un témoin parlera d’une « scène digne d’un film de Tarantino ».
Frayeur collective dans un lieu fréquenté
Le Subway, pourtant situé dans un lieu de passage très fréquenté, devient théâtre d’horreur. Familles, enfants, personnes âgées… Tous présents dans ce restaurant sont contraints de se jeter au sol. « On a tous cru qu’on allait mourir », confie un client. L’instinct de survie domine. Un père fait bouclier de son corps pour protéger sa fille de six ans. Une femme protège sa mère. Personne n’est préparé à une telle irruption de violence.
Quatre victimes, dont trois jeunes visés par balles
Les blessures sont sérieuses. Trois jeunes de 18 à 23 ans sont atteints à la cuisse, au ventre et au genou. Un quatrième homme, piéton, est gravement blessé par le véhicule des tireurs en fuite. Tous sont hospitalisés au CHU de Rennes. Aucun pronostic vital engagé, selon la maire Nathalie Appéré.
Mais au-delà des plaies visibles, le traumatisme est profond. Les témoins sont sous le choc. « J’ai mis les mains sur ma tête comme si ça pouvait me protéger… C’est stupide mais c’est ce que j’ai fait », raconte un rescapé.
Villejean, un quartier marqué par les armes
La dalle Kennedy n’en est pas à sa première fusillade. Déjà en janvier 2025, deux attaques à l’arme à feu y ont été recensées. Le quartier est régulièrement cité pour ses liens avec les réseaux de trafic de stupéfiants. Des habitants parlent de « balles perdues », d’un climat de peur constant.
« Ça devient invivable. On ne peut plus sortir tranquillement », lance un riverain installé depuis vingt ans. Le sentiment d’abandon gagne du terrain.
Une attaque ciblée sur fond de trafic ?
Les autorités évoquent rapidement une enquête pour « tentative de meurtre en bande organisée ». La qualification ne laisse guère de doute sur la nature du crime. Bien que les liens directs avec le trafic de drogue restent à établir, l’hypothèse d’un règlement de comptes ne fait guère débat chez les habitants.
Selon la maire Nathalie Appéré, cette attaque « s’inscrit dans une série de faits liés à la drogue » et « doit être combattue au niveau national ».
Une réponse rapide mais limitée des autorités
Dans l’heure qui suit, la CRS 82 est déployée sur place. Un périmètre est établi. La police scientifique entre en action. La scène est bouclée, mais la peur demeure. Des promesses de présence policière renforcée sont faites. La maire réclame plus : « Les habitants vivent dans une peur qu’il faut nommer. On ne peut pas tolérer cela. »
Malgré ces annonces, les habitants réclament davantage de mesures concrètes. Ils veulent voir la fin des points de deal. Ils veulent pouvoir vivre, tout simplement.
Un sentiment d’insécurité qui ne faiblit pas
Les témoignages recueillis dressent le portrait d’une population lassée, en colère et résignée. Chacun redoute que le prochain incident soit encore plus grave. Dans un espace urbain aussi dense, les balles perdues pourraient un jour faire un drame plus lourd encore.
Conclusion : le besoin urgent d’une politique de rupture
La fusillade du Subway de Villejean résonne bien au-delà de Rennes. Elle illustre une dérive sécuritaire dans certains quartiers urbains. Si les blessés sont en vie, c’est une ville entière qui vacille. L’urgence n’est pas seulement policière. Elle est aussi sociale, politique et urbaine.
Pour les habitants, les promesses de sécurité ne suffisent plus. Ils attendent des actes. Un changement de cap. Une volonté réelle de rendre leur quartier vivable. Parce qu’un restaurant n’est pas un champ de bataille.
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