Jusqu’en 1975, des paquets de « Gauloises Troupes » étaient remis gratuitement aux militaires français. Une tradition bien ancrée dans l’armée, qui choquerait aujourd’hui. À cette époque, le paquet arborait un casque de soldat au lieu du casque ailé civil. Ce n’est qu’avec Simone Veil, ministre de la Santé, que cette dotation a pris fin.
Distribuer du tabac aux jeunes appelés était une pratique ancienne, souvent justifiée par la nécessité de « tenir le coup » pendant les longues attentes ou les moments de stress. La première dotation gratuite date de 1668, même si elle fut ensuite supprimée puis restaurée à plusieurs reprises. Pendant les conflits majeurs, la distribution de tabac reprenait de plus belle : pipe, tabac à rouler, cigarettes. Une façon de distraire ou de réconforter les soldats.
La Grande Armée de Napoléon, adepte de la pipe, a sans le vouloir popularisé le tabac à rouler en ramenant la pratique des tranchées de Crimée dans les salons parisiens. L’influence des alliés ottomans, grands rouleurs, n’est pas étrangère à cette évolution.
Pendant la Première Guerre mondiale, des associations comme La Pipe du Soldat expédiaient du tabac aux combattants, soigneusement étiqueté « Tabac de troupes ». L’arrivée des célèbres Gauloises Troupes date de 1935, avec un packaging patriotique et austère. Pendant la guerre d’Algérie, huit paquets étaient livrés tous les quinze jours, certains venus directement d’Alger.
Dans les années 70, la version militaire du paquet ressemblait presque au modèle civil. Sauf qu’il restait sans doublure métallique et toujours estampillé « Vente interdite ». Cette cigarette, privilège du conscrit, a fini par disparaître avec la fin de la conscription, définitivement arrêtée sous Jacques Chirac.
Aujourd’hui, ce passé surprend. Alors que l’État combat activement le tabagisme, il fut un temps où il en était le principal pourvoyeur.
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