Brad Lander menotté au tribunal fédéral de Manhattan
Le 17 juin 2025, le contrôleur financier de New York, Brad Lander, a été violemment interpellé par des agents de l’ICE. L’élu démocrate accompagnait alors un migrant dont la procédure d’expulsion venait d’être rejetée. L’arrestation a eu lieu dans les couloirs du 26 Federal Plaza, sous les yeux de témoins et de caméras.
Depuis plusieurs mois, Lander dénonçait une intensification des arrestations ciblées dans les tribunaux fédéraux. Il affirmait que ces lieux, censés garantir les droits fondamentaux, devenaient des zones de traque pour les migrants. Son geste du jour, solidaire, s’inscrivait dans cette logique de résistance civile.
L’arrestation relayée en direct par des témoins
Des vidéos tournées sur place montrent Brad Lander en costume, menotté par des agents masqués appartenant à l’ICE, au FBI et au département du Trésor. On l’entend demander calmement un mandat judiciaire, tout en affirmant qu’il ne faisait qu’accompagner un ressortissant étranger.
L’intervention a été déclenchée lorsqu’il a refusé de s’écarter, alors que l’homme qu’il accompagnait devait être exfiltré. L’un des agents a alors ordonné : « Arrêtez-le. » Lander a été plaqué contre un mur puis escorté hors du bâtiment.
Des accusations aussitôt contestées
Dans un communiqué, le Département de la sécurité intérieure a accusé Brad Lander d’avoir agressé des agents fédéraux et d’avoir entravé une arrestation. Selon la porte-parole Tricia McLaughlin, « il est inacceptable que des élus recherchent la confrontation pour une mise en scène virale ».
Mais la procédure a rapidement tourné court. Aucune charge n’a été retenue. Libéré à 16h21, Lander a retrouvé ses partisans rassemblés devant le tribunal. La gouverneure Kathy Hochul a pris la parole pour dénoncer une instrumentalisation politique.
Une arrestation au cœur des tensions politiques
L’ensemble des figures démocrates locales ont condamné l’arrestation. Letitia James, procureure générale de l’État, a parlé d’un « abus de pouvoir choquant ». D’autres candidats à la primaire, comme Andrew Cuomo ou Zohran Mamdani, ont exprimé leur solidarité.
Cette action intervient alors que l’administration Trump impose une politique migratoire particulièrement agressive. Depuis janvier 2025, l’ICE est autorisée à intervenir dans les tribunaux, une mesure abolie sous Biden. New York, Los Angeles et Chicago sont ciblées en priorité.
Des chiffres en forte hausse
Les arrestations d’immigrants sans casier judiciaire ont bondi de 800 % en quelques mois. Les données fédérales évoquent près de 6 800 interpellations mensuelles en mai 2025, contre 860 l’année précédente. Une partie croissante concerne des individus sans antécédents criminels.
Une législation new-yorkaise impuissante
Depuis 2020, l’État de New York interdit les arrestations par l’ICE dans les tribunaux d’État sans mandat. Mais cette règle ne s’applique pas aux tribunaux fédéraux. L’administration Trump a d’ailleurs intenté un recours contre cette loi, accusée de protéger « des criminels ».
Une image renforcée auprès des progressistes
Brad Lander, actuellement troisième dans les sondages pour la primaire démocrate du 24 juin, pourrait sortir renforcé de cet épisode. L’adhésion populaire visible à Foley Square montre un soutien net d’un électorat favorable aux droits des migrants.
L’immigration, enjeu électoral majeur
L’administration Trump fait de l’expulsion rapide un marqueur de son retour au pouvoir. En réponse, plusieurs États démocrates, dont New York, renforcent leurs dispositifs de protection. L’épisode Lander s’inscrit dans cette confrontation politique directe.
Une stratégie de dissuasion assumée
Les interventions médiatisées dans les lieux de justice semblent avoir un objectif dissuasif. Mais elles soulèvent des inquiétudes constitutionnelles sur l’équilibre entre respect de la loi et protection des libertés fondamentales.