Suisse : L’argent liquide sera-t-il bientôt inscrit dans la Constitution ?

Alors que les paiements dématérialisés prennent de l’ampleur, la Suisse s’apprête à franchir un pas inédit : inscrire la protection de l’argent liquide dans sa Constitution. Pourquoi ce choix ? Quelles conséquences pour les citoyens ? Décryptage.

Le projet suisse : un rempart pour les billets et les pièces ?

En juin 2025, la Confédération helvétique pourrait devenir le premier pays européen à garantir l’existence des espèces par sa loi fondamentale. Cette décision fait suite à une initiative populaire portée par le Mouvement suisse pour la liberté. Le texte a rassemblé les signatures nécessaires pour organiser un référendum.

Le Conseil des États a donné son feu vert à un projet visant à inscrire dans la Constitution fédérale le droit d’accéder aux billets et pièces. Le Parlement soutient ce texte, qui devra être confirmé par un vote populaire. Si le projet aboutit, il deviendra impossible de supprimer ou remplacer l’argent liquide sans l’accord des citoyens et des cantons.

Pourquoi ce projet suscite-t-il un large soutien ?

En Suisse, l’argent liquide incarne bien plus qu’un simple moyen de paiement. Il est perçu comme un symbole de liberté individuelle, d’autonomie et de confidentialité. Pour beaucoup, la disparition du cash signifierait la fin d’une certaine indépendance face aux banques et aux institutions. Dans un monde de plus en plus numérique, ce projet rassure une population soucieuse de conserver un droit fondamental : celui de choisir comment régler ses achats.

En France, une approche différente mais un attachement réel

Contrairement à ce qui circule parfois sur les réseaux sociaux, la France n’a pas interdit l’argent liquide. Aucune mesure visant à bannir les espèces n’est prévue. Le Sénat français a même rejeté en 2024 un projet de loi visant à réduire drastiquement les plafonds de paiement en espèces.

La Banque centrale européenne, de son côté, poursuit ses travaux sur l’euro numérique. Celui-ci n’a pas vocation à remplacer le liquide, mais à le compléter. Néanmoins, dès 2027, une réglementation européenne interdira les paiements en cash de plus de 10 000 euros pour lutter contre la fraude. Cette limite s’appliquera dans toute l’Union, France comprise.

Deux visions face à un même enjeu

La comparaison entre la France et la Suisse révèle deux choix : la Suisse veut graver dans le marbre le droit au cash, tandis que la France privilégie un cadre légal souple mais encadré par l’Europe. Dans les deux cas, la population reste attachée aux espèces : 60 % des Français estiment que l’argent liquide reste important dans leur vie quotidienne.

En Suisse comme en France, le débat traduit une inquiétude : celle de voir disparaître un outil jugé essentiel pour garantir la liberté de payer selon ses moyens et sans contrôle excessif.

Conclusion

La Suisse montre la voie d’une protection juridique forte des espèces, appuyée par la volonté populaire. La France, quant à elle, continue de préserver ce moyen de paiement tout en s’adaptant aux règles européennes. Ces deux approches soulignent un même constat : l’argent liquide reste au cœur des préoccupations des citoyens face à la montée du numérique.

Et vous, que pensez-vous de ce virage ? Laissez-nous votre avis en commentaire !

Un commentaire sur « Suisse : L’argent liquide sera-t-il bientôt inscrit dans la Constitution ? »

  1. Pour que ta liberté de payer en cash soit vraiment renforcée dans la pratique, il faudrait une loi qui oblige les commerces à accepter l’argent liquide, comme c’est le cas dans certains pays ou villes. Or, le contre-projet suisse actuel ne va pas jusque-là.

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