Les attaques se répètent, les cibles évoluent, mais le message reste le même : l’autorité de l’État est contestée, frontalement, depuis l’extérieur comme de l’intérieur des prisons. Dans la nuit du 15 au 16 avril, les centres de détention de Tarascon, Meaux-Chauconin et Aix-Luynes ont été visés. Véhicules brûlés, bâtiments marqués du sigle « DDPF », les assauts semblent planifiés, exécutés avec rigueur.
Le DDPF — acronyme de « Défense des prisonniers français » — assume la paternité de plusieurs actions similaires. Derrière ce nom, une organisation revendiquée, une idéologie floue mais une coordination qui inquiète. À Meaux, un agent pénitentiaire est visé à son domicile. À Aix-Luynes, c’est un représentant syndical. Les lieux changent, le mode opératoire reste : incendies nocturnes, usage d’hydrocarbures, messages tagués.
Depuis le 13 avril, des actes similaires se sont produits à Toulon, Marseille, Nanterre, Valence, Réau, Agen. Le tout en quelques nuits. Un schéma se dessine : logistique avancée, frappes ciblées, revendications claires. Le 14 avril, à La Farlède (Toulon), des tirs d’arme automatique ont visé une entrée de prison. Quinze impacts, pas de victimes. Un signal de plus.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin évoque une tentative d’intimidation, voire une stratégie d’usure. En réponse, le Parquet national antiterroriste s’est saisi du dossier, parlant désormais de tentative d’assassinat liée à une entreprise terroriste. Le recours à l’antiterrorisme révèle l’ampleur de l’alerte.
La DGSI et la sous-direction antiterroriste sont mobilisées. L’enquête nationale analyse vidéos, résidus d’hydrocarbures et inscriptions. L’objectif : identifier une organisation à l’action furtive mais déterminée.
La sécurité des agents pénitentiaires est aujourd’hui en première ligne. Une réponse d’envergure semble inévitable. Mais ces attaques marquent-elles le début d’un affrontement durable entre l’État et des groupes militants ?
Votre avis nous intéresse : que pensez-vous de ces attaques ciblées ? Réagissez en commentaire !