Nicolas Sarkozy n’est plus membre de la Légion d’honneur ni de l’ordre national du Mérite. L’ancien président de la République a été officiellement radié de ces deux ordres le 15 juin 2025, selon une décision publiée au Journal officiel. Il s’agit d’une conséquence directe de sa condamnation définitive à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes. Ce retrait automatique, conforme au règlement, fait de lui le deuxième ancien chef de l’État à perdre ces distinctions, après Philippe Pétain en 1945.
La Cour de cassation avait validé en décembre 2024 la peine prononcée : trois ans de prison, dont un ferme. Les faits remontent à 2014, lorsque Nicolas Sarkozy, avec l’aide de son avocat Thierry Herzog, avait tenté d’obtenir des informations confidentielles auprès d’un magistrat de la Cour de cassation. Le dossier avait suscité de vives réactions dans le monde judiciaire et politique.
Le général François Lecointre, grand chancelier de la Légion d’honneur, a confirmé que cette exclusion répondait à une procédure de droit. La loi impose en effet ce retrait pour tout titulaire condamné à au moins un an ferme. Malgré les hésitations initiales d’Emmanuel Macron, la justice administrative a soutenu cette démarche. Des descendants de décorés avaient même saisi la juridiction, estimant qu’exclure un président condamné protégeait l’intégrité de l’institution.
C’est un signal fort pour l’image de la République. Nicolas Sarkozy, ex-grand-croix des deux ordres, rejoint une liste très courte de personnalités déchues. Une page politique se tourne, sur fond de mémoire institutionnelle et d’exigence d’exemplarité.