Une passation stratégique au cœur de l’État territorial dans le Var
Changement de préfet, défis sécuritaires, continuité des politiques publiques
Dans un contexte marqué par des enjeux sécuritaires, migratoires et numériques croissants, le département du Var s’apprête à vivre un changement significatif à la tête de sa préfecture. À compter du 1er juin 2025, Simon Babre prendra la suite de Philippe Mahé, dont le mandat s’achève après deux années d’engagement local. Cette nomination s’inscrit dans une logique de continuité institutionnelle tout en préparant le terrain à une nouvelle impulsion administrative.
Une transition orchestrée dans le respect des calendriers préfectoraux
Le départ de Philippe Mahé, prévu au 31 mai 2025, ne laisse place à aucune vacance de pouvoir. L’arrivée de Simon Babre le 1er juin, prévue par décret présidentiel, garantit la stabilité des services de l’État dans un département sous tension.
Ce passage de relais est minutieusement préparé depuis mars 2025. L’ensemble des dossiers prioritaires – dont le plan Var 2030 – fait l’objet d’un transfert structuré. Objectif : éviter toute rupture dans l’action publique, notamment sur les sujets de cybersécurité, d’aménagement du territoire et de coordination maritime.
Simon Babre, un haut fonctionnaire aguerri aux situations complexes
Formé à l’ENA après un passage à Sciences Po Bordeaux, Simon Babre n’en est pas à son premier poste préfectoral. Ancien directeur de cabinet du préfet du Var de 2008 à 2010, il revient en terrain connu. Sa connaissance des acteurs locaux constitue un avantage déterminant.
Son passage au ministère de l’Intérieur, où il a dirigé les ressources humaines de la police nationale, lui a permis de mener à bien des réformes importantes, en particulier sur le déploiement des forces en zones sensibles.
À la préfecture de l’Eure, où il a exercé entre 2022 et 2024, il s’est distingué par une approche innovante de la sécurité de proximité. Une politique qu’il pourrait bien répliquer dans le Var.
Philippe Mahé : un bilan solide et une gouvernance apaisée
Nommé en août 2023, Philippe Mahé a piloté le département dans une période délicate. Tensions sur le littoral, flux migratoires croissants, urbanisation rapide : les chantiers n’ont pas manqué.
Il aura notamment marqué son passage par la mise en œuvre du schéma directeur d’aménagement numérique. D’ici fin 2024, 98 % du Var sera couvert en très haut débit, fruit d’une planification rigoureuse et d’un travail étroit avec les collectivités.
Son sens du dialogue, en particulier avec les élus locaux, a favorisé la mise en place de médiateurs territoriaux, véritable courroie de transmission entre citoyens et administration.
Enjeux à venir : sécurité, immigration et transition écologique
Le profil de Simon Babre répond clairement aux priorités du gouvernement pour le Var. Sa spécialisation en sécurité intérieure, renforcée par son expérience à Matignon en tant que conseiller “sécurité, justice et immigration”, arrive à point nommé.
Le Var, département côtier à la fois touristique et stratégique, connaît une hausse des atteintes aux biens de 7 % en 2024. Le développement des trafics maritimes impose une vigilance accrue, notamment dans la coordination entre gendarmerie, douanes et préfecture maritime.
Mais au-delà des chiffres, c’est la capacité du futur préfet à gérer une administration déconcentrée, dotée de nouvelles marges de manœuvre depuis la loi du 14 mars 2024, qui sera scrutée.
Un préfet proche de l’exécutif : atout ou dépendance ?
La proximité entre Simon Babre et les cercles de décision nationaux pourrait s’avérer décisive. Elle facilitera l’obtention de fonds pour les grands projets locaux, en matière de transports ou d’infrastructures énergétiques.
Cependant, cette relation avec le pouvoir central interroge aussi sur l’indépendance du préfet face aux réalités territoriales. Pour beaucoup d’élus varois, le défi consistera à maintenir un dialogue équilibré, sans dilution des spécificités locales.
Une continuité dans le changement : la force de l’État territorial
Le passage de relais entre deux profils complémentaires incarne la force du modèle préfectoral français. Une institution capable de s’adapter aux crises, d’absorber les tensions politiques et de faire avancer les politiques publiques.
Avec Babre, c’est une nouvelle méthode qui s’annonce : plus transversale, plus connectée, mais toujours ancrée dans les principes de neutralité et de service public.
Une page se tourne, une autre s’écrit dans le Var
La nomination de Simon Babre s’inscrit dans une tradition républicaine bien rodée : celle d’un État qui se renouvelle sans discontinuer. L’expérience de Philippe Mahé, son pragmatisme et sa gestion structurante laisseront une empreinte durable. Quant à Babre, son profil technocratique et sécuritaire incarne une nouvelle phase, résolument tournée vers l’anticipation des crises.
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