Zelensky interpelle Trump : viendra-t-il voir l’horreur de la guerre ?
Volodymyr Zelensky n’a pas mâché ses mots. Face aux caméras de CBS, le président ukrainien a lancé une invitation directe à Donald Trump : venir en Ukraine, constater les dégâts, et voir de ses propres yeux l’ampleur des ravages laissés par les frappes russes. « Venez, voyez », a-t-il déclaré, dans un échange pré-enregistré pour l’émission 60 Minutes, diffusée ce dimanche.
Cette demande intervient alors que Trump, redevenu un acteur central sur la scène internationale depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, tente d’amorcer des pourparlers avec Moscou. Des discussions contournant ouvertement Kiev et les Européens, et jusqu’ici stériles. Vladimir Poutine reste inflexible, tandis que les bombes continuent de tomber.
Quelques heures seulement avant la diffusion de l’interview, une attaque russe sur la ville de Soumy a tué au moins 34 personnes. Une tragédie supplémentaire que Zelensky n’a pas pu évoquer dans l’entretien, mais qui donne un poids sinistre à ses paroles. L’Ukraine n’est pas un simple dossier diplomatique, insiste-t-il : c’est une réalité de souffrance humaine.
Dans son message, le président ukrainien cible l’ancien président américain sans détour. « Vous pensez que vous comprenez ce qui se passe ici. Très bien, nous respectons votre décision. Mais venez voir. » Avant toute négociation, il presse Trump de rencontrer les civils, les enfants, les blessés, de sentir le vide laissé par les bombes, et de regarder la guerre dans les yeux.
Zelensky tente ainsi de placer la vérité du terrain au cœur de la diplomatie. Une réponse aux ambiguïtés stratégiques de Donald Trump, connu pour sa défiance à l’égard de l’OTAN et ses relations fluctuantes avec le Kremlin. Source
Israël bombarde l’hôpital al-Ahli à Gaza : cible militaire ou drame humanitaire ?
L’un des derniers hôpitaux encore fonctionnels à Gaza, l’établissement al-Ahli, aussi appelé hôpital Baptiste, a été gravement endommagé dimanche 13 avril par une frappe de l’armée israélienne. Selon Tsahal, l’hôpital abritait un « centre de commandement » du Hamas. Cette frappe intervient alors que l’armée israélienne annonce l’élargissement de son offensive sur une grande partie du territoire palestinien.
Les images post-frappe révèlent des décombres, des pans entiers de murs effondrés, et un trou béant au milieu de ce qui était encore un service d’urgence. Le directeur de l’établissement a informé l’Organisation mondiale de la santé qu’un enfant est mort à cause de l’interruption brutale des soins. L’urgence, le laboratoire, la radiologie et la pharmacie sont hors service.
Ce drame s’ajoute à une série de frappes ayant visé plusieurs structures médicales depuis le début de la guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Les hôpitaux, censés être des sanctuaires en temps de guerre, sont devenus des cibles à répétition, poussant des milliers de civils à fuir une nouvelle fois.
Des témoins racontent avoir été forcés de quitter les lieux après un avertissement de l’armée israélienne. Quelques minutes plus tard, une explosion secoue le bâtiment. « C’était l’enfer », confie Khaled Dalloul, évacué in extremis. La défense civile palestinienne confirme que l’hôpital a cessé de fonctionner.
À Gaza, où les structures de santé s’effondrent une à une, ce nouveau bombardement soulève une question brûlante : peut-on encore parler de frappe ciblée quand des patients meurent faute de soins ? Les témoignages s’accumulent, les regards se tournent vers le droit international. Source
Vidéo d’un otage israélien : que cherche vraiment le Hamas en diffusant ces images ?
Le 12 avril, une nouvelle vidéo diffusée par le Hamas montre un otage israélo-américain, visiblement contraint, s’exprimant contre son propre gouvernement. Il s’agit d’Edan Alexander, membre d’une unité d’élite de Tsahal, capturé le 7 octobre 2023 lors de l’attaque sanglante menée depuis Gaza. Ces images glaçantes, interdites de diffusion par la famille du soldat, soulèvent de lourdes interrogations sur les intentions du Hamas et sur la stratégie israélienne.
Dans une séquence de plus de trois minutes, Edan Alexander, mains agitées, accuse les autorités israéliennes de n’avoir toujours pas permis sa libération. Il exprime, sous contrainte évidente, son souhait de rentrer chez lui pour célébrer Pessa’h. Le Forum des familles d’otages a confirmé son identité et sa détention. À ce jour, sur les 251 personnes kidnappées lors de l’attaque, 58 sont toujours détenues à Gaza. Trente-quatre seraient mortes en captivité.
La publication de cette vidéo intervient juste après une annonce stratégique majeure : le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé la prise de contrôle d’un axe clé dans le sud de Gaza. L’armée israélienne poursuit une opération militaire de grande ampleur sur « la plus grande partie » de l’enclave. Cette mise en scène de détention pourrait être un outil de pression, destiné à fragiliser la position d’Israël sur le plan diplomatique comme intérieur.
Le Hamas, classé organisation terroriste par l’Union européenne, les États-Unis et Israël, semble chercher à manipuler l’opinion publique et créer un choc émotionnel. L’utilisation des otages comme levier de communication renforce l’impasse diplomatique, tout en exposant la vulnérabilité persistante des captifs. Source
Frappes américaines au Yémen : vers une escalade incontrôlable ?
Les rebelles houthis du Yémen dénoncent une nouvelle salve de frappes aériennes américaines ayant causé, selon eux, la mort de cinq personnes et blessé treize autres, dimanche 13 avril 2025, dans la région de Bani Matar, à l’ouest de Sanaa. Les frappes ont visé une usine située dans la zone industrielle d’al-Sawari. Les Houthis parlent d’une « agression » et d’un acte militaire injustifié.
L’escalade militaire ne se limite pas à la région de Sanaa. Les provinces de Saada et de Hodeidah auraient également été visées. Depuis le 15 mars, Washington a intensifié ses frappes contre les Houthis, affirmant vouloir sécuriser la mer Rouge, essentielle au commerce mondial. Cette route maritime stratégique, par où transite près de 12 % du trafic mondial, est devenue un axe à haut risque. Plusieurs compagnies maritimes évitent désormais cette voie, contraints de contourner l’Afrique.
Les Houthis justifient leurs offensives comme un acte de solidarité envers les Palestiniens de Gaza. Depuis la guerre déclenchée le 7 octobre 2023, ils ont lancé plusieurs attaques contre Israël et des navires américains. Si une trêve avait ralenti les tensions, la reprise de l’offensive israélienne à Gaza, le 18 mars dernier, a ravivé le conflit.
Dimanche, l’armée israélienne a annoncé avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen, peu après le déclenchement d’alertes dans plusieurs régions du pays. L’interception aurait été réussie, selon les premiers éléments de l’armée israélienne.
Dans ce climat tendu, les échanges de feu entre les États-Unis, Israël et les Houthis redessinent l’équilibre militaire dans la région. La question de la durabilité de cette stratégie américaine demeure posée. Source
Faure Gnassingbé, futur médiateur en RDC : vers un tournant diplomatique ?
Le conflit persistant entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda s’enlise. Malgré les efforts conjoints de l’Union africaine (UA), du Qatar et des organisations régionales d’Afrique de l’Est et australe, la médiation internationale piétine. Dans ce contexte, le président togolais Faure Gnassingbé est pressenti pour endosser le rôle de médiateur de l’UA.
Le choix de Faure Gnassingbé n’est pas anodin. Son nom a été proposé le 5 avril par Joao Lourenço, président angolais sortant de cette mission, qui souhaite désormais se consacrer pleinement à son rôle de président de l’Union africaine pour l’année 2025. Plusieurs diplomates saluent la neutralité du chef d’État togolais, réputé pour entretenir des relations équilibrées avec Kinshasa comme avec Kigali. Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères, souligne que cette position d’équilibre lui permet d’agir avec crédibilité auprès des deux parties.
Le Togo a déjà fait ses preuves dans le dialogue régional. Il a notamment facilité les échanges tendus entre la Cedeao et les régimes militaires du Sahel, un exercice délicat dans un contexte de déstabilisation régionale. C’est cette expérience que Gnassingbé pourrait mobiliser pour tenter de dénouer la crise des Grands Lacs.
Cette proposition doit toutefois encore être validée lors d’un sommet de l’Union africaine. Aucune date n’a encore été communiquée. Dans les coulisses, certains diplomates restent prudents. « Il hérite d’une patate chaude, il y a plus de coups à prendre qu’à gagner », confie un officiel ouest-africain.
La mission est complexe. Joao Lourenço a jeté l’éponge après des mois d’efforts sans avancée tangible. La nomination de Gnassingbé pourrait relancer l’espoir d’un déblocage diplomatique, à condition que les protagonistes acceptent enfin de s’écouter. Source
Soudan : Les viols utilisés comme arme de guerre, Amnesty alerte
Amnesty International tire la sonnette d’alarme : les Forces d’appui rapide (FAR) du général Hemeti mènent une guerre sexuelle au Soudan. Dans un rapport publié le 10 avril 2025, l’ONG documente une série de violences systématiques, incluant des viols collectifs, des cas d’esclavage sexuel, et des tortures, infligés principalement à des femmes et des filles.
Entre avril 2023 et octobre 2024, Amnesty a recensé au moins 36 victimes dans quatre États soudanais. Les témoignages recueillis dans des camps de réfugiés en Ouganda dressent un tableau glaçant. Une femme violée après avoir été attachée à un arbre. Une autre, agressée en réunion devant ses enfants. Le but ? Briser les communautés par la terreur et l’humiliation.
Ces actes ne sont pas isolés. Ils répondent à une logique de contrôle et de punition. Certaines femmes ont été prises pour cibles parce que les FAR les soupçonnaient de liens avec l’armée régulière. Des soignantes ont été violées pour ne pas avoir traité des soldats. Une infirmière, enlevée à Khartoum-Nord, a été violée à plusieurs reprises.
Une femme raconte avoir été enfermée durant un mois, violée chaque jour par ses ravisseurs. Les agresseurs n’hésitent pas à tuer. Un garçon de 11 ans a été exécuté pour avoir voulu protéger sa mère. Le traumatisme est profond, les séquelles psychologiques durables.
Le silence international fait scandale. Les victimes n’ont accès ni à la justice, ni aux soins médicaux. Amnesty qualifie la réponse mondiale d’« inadmissible » et appelle à des sanctions ciblées, à l’ouverture d’enquêtes, et à des réparations pour les survivantes.
Ces violences, utilisées comme stratégie militaire, soulignent l’urgence d’agir. Les voix brisées de Nyala, Wad Madani, ou Omdurman appellent la communauté internationale à ne plus détourner les yeux. Les coupables doivent être jugés. Les victimes, entendues. Source