Le 23 juillet 2014, Boyhood sortait en France. À première vue, un drame américain parmi d’autres. Pourtant, ce film de Richard Linklater recèle une singularité rare : il a été tourné sur douze années, de 2002 à 2013, à raison de quelques jours de tournage par an. Un projet fou, maîtrisé, et surtout, un témoignage unique du temps qui passe.
Chaque scène, filmée avec les mêmes comédiens, suit la croissance réelle du jeune acteur principal, âgé de six ans au début du tournage, devenu adulte sous l’œil de la caméra. Cette immersion bouleverse la narration classique et donne au film une authenticité brute, impossible à recréer artificiellement. Le spectateur ne voit pas seulement un personnage évoluer, mais un enfant grandir. La fiction épouse littéralement le réel.
Tourné principalement à Houston, au Texas, Boyhood suit le parcours d’un garçon élevé par ses parents séparés. Pas de rebondissements spectaculaires, mais un récit du quotidien, minutieux et incarné, porté par des instants suspendus. Ce rythme singulier, cette patience, ont permis à Linklater de construire une œuvre profondément humaine.
Présenté au Festival de Sundance en 2014, le film reçoit l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à Berlin la même année. Il enchaîne ensuite les distinctions, remportant notamment le Grand Prix de la FIPRESCI à Saint-Sébastien et le Golden Globe du meilleur film dramatique en 2015. Plus qu’un film, Boyhood est une expérience cinématographique inédite qui interroge notre rapport au temps.
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