L’Académie navale des États-Unis fait l’objet de vives critiques après la suppression discrète de 381 ouvrages de la bibliothèque Nimitz. Ces livres, portant sur les questions de race, de genre et d’identité nationale, ont été rendus inaccessibles au public, selon une enquête du New York Times. Les titres retirés incluent notamment I Know Why the Caged Bird Sings de Maya Angelou ou encore How to Be an Antiracist de Ibram X. Kendi.
Ce retrait s’inscrit dans une dynamique plus large initiée par un décret de Donald Trump daté du 29 janvier, visant à éradiquer ce qu’il qualifie d’« endoctrinement radical » dans l’éducation publique. L’extension de cette directive aux académies militaires a provoqué une vague de suppressions d’ouvrages, menées sans critères clairement établis.
Le porte-parole de l’Académie, le commandant Tim Hawkins, affirme que ces ouvrages ne sont pas interdits, mais simplement déplacés dans des espaces non accessibles au public. Une nuance qui peine à rassurer les spécialistes de l’histoire militaire. Pour l’historien Richard Kohn, cette opération ressemble davantage à une épuration idéologique, témoignant d’une volonté de plaire à une frange conservatrice du pays.
Les critiques s’élèvent aussi du côté politique. Les représentants démocrates Adam Smith et Chrissy Houlahan ont dénoncé un retour aux pratiques de censure de l’ère McCarthy, appelant à la transparence sur les méthodes et les motivations de ces suppressions.
À ce jour, les académies concernées, dont celle de la Marine, restent évasives. Elles affirment vouloir se conformer aux ordres exécutifs, tout en assurant que l’offre de leur bibliothèque demeure riche et variée. Pourtant, certains anciens militaires s’interrogent : comment former des leaders éclairés si on leur interdit l’accès à la complexité des débats contemporains ? Source
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