Max Romeo, figure emblématique du reggae engagé, s’est éteint à l’âge de 80 ans, le 11 avril 2025, dans un hôpital de St Andrew, en Jamaïque. Trois jours après son hospitalisation pour des troubles respiratoires aggravés par des complications cardiaques, l’artiste a tiré sa révérence. Il laisse derrière lui un héritage artistique dense, façonné par une voix unique et un message de justice sociale et spirituelle.
Né en 1944 à Kingston, Maxwell Livingston Smith a d’abord connu les champs de canne à sucre avant d’embrasser la scène musicale. Dès les années 60, il devient Max Romeo, membre du groupe The Emotions, puis collaborateur de formations marquantes comme les Upsetters ou les Wailers. Son premier succès en solo, Wet Dream (1969), provoque un scandale au Royaume-Uni. Mais loin de l’affaiblir, la censure dope sa notoriété internationale.
L’orientation rastafari de Max Romeo dans les années 70 change radicalement son style. Il délaisse les thèmes sulfureux pour chanter l’oppression, la foi, et les luttes sociales. Son hymne Let the Power Fall on I devient la bande-son du PNP, parti politique jamaïcain, lors de son accession au pouvoir. En 1976, il livre War Ina Babylon, produit par Lee « Scratch » Perry : un classique absolu du reggae, entre spiritualité et dénonciation.
Chassé par la violence politique, il s’exile un temps aux États-Unis. Les années 80 sont moins flamboyantes mais riches en collaborations : les Rolling Stones, Broadway, Keith Richards. Il renaît dans les années 90, multiplie les albums, et continue de tourner. En 2007, il fait sensation en déclarant que le cœur du reggae bat désormais en France. Jusqu’à son dernier souffle, Max Romeo préparait sa tournée d’adieu, avec une date prévue au festival No Logo BZH cet été.
Les hommages affluent du monde entier. Max Romeo ne laisse pas seulement des albums : il laisse une parole, une révolte, un espoir. Vous avez aimé sa musique ? Dites-le-nous en commentaire.